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La Chine communiste fête ses 70 ans, "journée de colère" à Hong Kong

Le président chinois Xi Jinping a donné mardi le coup d'envoi des colossales célébrations du 70e anniversaire du régime communiste. À Hong Kong, les contestataires pro-démocratie ont promis de donner de la voix.

"Rien ne peut ébranler les fondations de notre grande nation. Rien ne peut empêcher la nation et le peuple chinois d'aller de l'avant." Ces mots du président chinois Xi Jinping ont donné, mardi 1er octobre, le coup d'envoi des célébrations du 70e anniversaire du régime communiste.

Habillé en costume Mao sombre, Xi Jinping a prononcé son discours depuis la porte Tiananmen, l'endroit même où son lointain prédécesseur Mao Tsé-toung proclama la République populaire le 1er octobre 1949. Il a ensuite commencé à passer en revue les troupes debout dans une voiture décapotable, avant un défilé militaire ultra-sécurisé qui s'annonce comme l'un des plus gigantesques jamais vus à Pékin.

La journée doit se conclure par un défilé civil de quelque 100 000 personnes autour de 70 chars de carnaval évoquant les accomplissements des dernières décennies, avant un feu d'artifice qui s'annonce colossal.

Haute surveillance

Les festivités se déroulent sous très haute surveillance : seul un public trié sur le volet est admis sur l'immense avenue de la Paix éternelle pour voir passer le défilé.

Xi Jinping, qui a encore renforcé l'autorité du Parti communiste chinois (PCC) depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, est parfois considéré comme le plus puissant dirigeant chinois depuis le règne de Mao (1949-76). Il lui a d'ailleurs rendu hommage lundi dans le mausolée où le "Grand timonier" repose, sur la place Tiananmen.

Le pouvoir glorifie le rôle historique de Mao Tsé-toung comme fondateur du régime, tout en gommant ses aspects dramatiques. Selon un bilan avancé par de nombreux sinologues à l'étranger, les campagnes politiques et économiques lancées par le "Grand timonier" se sont traduites par la mort de 40 à 70 millions de personnes.

Appel à manifester à Hong Kong

Les manifestants hongkongais, qui ont appelé à une "journée de colère", comptent bien profiter des célébrations de mardi pour crier encore plus fort leur ressentiment à l'encontre du régime chinois, dénoncer le recul des libertés et la violation, selon eux, du principe "Un pays, deux systèmes" qui avait présidé à la rétrocession de 1997.

S'exprimant lundi soir, le président Xi Jinping s'est engagé à poursuivre l'application de ce principe, tout en défendant l'unité nationale. "L'unité, c'est le fer et l'acier. L'unité est source de force", a-t-il lancé, alors que son régime a laissé planer ces derniers mois le spectre d'une intervention pour rétablir l'ordre.

"Nous nous attendons à ce que la situation demain soit très, très dangereuse", a averti lundi John Tse, haut responsable de la police de Hong Kong. "Les émeutiers radicaux sont en train d'élever leur niveau de violence. La profondeur et l'ampleur de leurs violences et de leurs projets montrent qu'ils se livrent de plus en plus à des actes de terrorisme", a-t-il accusé.

Les autorités qui ont interdit toute manifestation dans la ville pour la journée de mardi. Dès le matin, elles ont intensifié les contrôles d'identité et les fouilles dans les rues et les transports en commun alors que plus d'une douzaine de stations de métro ont été fermées.

C'est depuis le centre des Congrès que les autorités locales ont assisté à la cérémonie matinale de levée de drapeau sur la baie de Hong Kong. Un huis clos inhabituel qui reflète leur sentiment d'insécurité.

Avec AFP