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Ouverture d'une enquête contre Trump :"Les démocrates ont franchi le Rubicon"

A la Une de la presse, ce mercredi 25 septembre, les réactions de la presse américaine à l’annonce, hier, de l’ouverture d’une enquête de la Chambre des représentants contre Donald Trump. Et celles de la presse britannique au jugement de la Cour suprême du Royaume-Uni, qui a déclaré "illégale" la suspension du Parlement par Boris Johnson.

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A la Une de la presse, les réactions à l’annonce, hier, de l’ouverture d’une enquête de la Chambre des représentants, contre Donald Trump.

Donald Trump a-t-il demandé à l’Ukraine des informations pouvant nuire à son potentiel rival Joe Biden, le candidat à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2020? Nancy Pelosi, la chef de file des démocrates, demande à ce que la lumière soit faite sur un possible abus de pouvoir par le président américain. Le patron de la Maison Blanche dénonce, lui, «une nouvelle chasse aux sorcières de caniveau», une énième tentative de déstabilisation. Mais cette fois, la partie pourrait s’annoncer plus compliquée, d’après Politico, dont l’analyse est partagée par The New York Times, qui estime que le feu vert accordé par Donald Trump à la publication de ses conversations avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, «ne va pas faire baisser la pression», bien au contraire. «Les démocrates ont appuyé sur la gâchette, le Rubicon a été franchi», prévient le journal. The Washington Post, qui rappelle les tentatives passées des équipes de Donald Trump, pour amener la Russie à se mêler de la campagne de 2016, voit dans cette affaire ukrainienne la preuve que le président n’a jamais cessé, en réalité, de recourir à «l’ingérence étrangère pour interférer dans le processus électoral américain». Le journal demande à ce que ces méthodes soient enfin sanctionnées par le Congrès.

Pour The Wall Street Journal, l’ouverture d’une enquête en vue d’une destitution contre Donald Trump était «inévitable» dans la mesure où «la plupart des democrates et la plupart des médias américains (n’auraient) jamais considéré Donald Trump comme un président légitime». «Ils n’arrivent toujours pas à croire que 63 millions d’Américains ont voté pour lui plutôt que pour leur candidate, Hillary Clinton, et cherchent, depuis son arrivée à la Maison Blanche, un motif pour l’en chasser». « Nancy Pelosy vient de déclencher une bataille politique dont l’issue est incertaine. Elle va maintenant devoir se montrer équitable et donc demander une enquête sur les agissements réels de M. Biden et de son fils en Ukraine».

L’affaire ukrainienne inspire beaucoup les dessinateurs de presse. Dans le dessin de Mike Smith, quelqu’un demande à Donald Trump s’il souhaite parler aux Iraniens. Réponse du président: «Est-ce qu’ils ont de la boue, des infos compromettantes sur Biden?». Les tentatives de Donald Trump de salir ses adversaires vont-elles finir par se retourner contre lui? Dans le dessin de Nate Beeler, le président finit dans la peau de l’arroseur arrosé. «Allô l’Ukraine ! envoyez-moi des saletés, de la boue sur Biden» - et c’est lui qui s’y retrouve plongé jusqu’au cou. Deux dessins trouvés sur Twitter.

Au Royaume-Uni, la Cour suprême a jugé «illégale», hier, la décision de Boris Johnson de suspendre le Parlement. Le camouflet infligé au Premier ministre fait la Une de toute la presse britannique du Daily Mirror au Daily Telegraph, en passant par The I. Même les tabloïds les plus pro-Johnson sont obligés d’en convenir: Brenda Hale, la présidente de la Cour suprême, qui a déclaré «illégale, nulle et non avenue» la suspension du Parlement, et dont la broche araignée a par ailleurs fait couler beaucoup d’encre, vient de faire subir un énorme revers à Boris Johnson - d’où le dépit du Sun, qui titre, à l’intention de lady Hale: «Vous respectez peut-être la loi, mais on ne vous aime pas» pour autant. La décision des juges reste aussi en-travers de la gorge du Daily Express: «Illégale, la suspension du Parlement? Mais qu’y a-t’il de légal dans la décision de nier la volonté des 17 millions de Britanniques», qui ont voté pour le Brexit?, interpelle le tabloïd. Pour The Scostman, la messe est dite: le hors-la-loi c’est lui, Boris Johnson. «Il a trompé la reine, le peuple et le parlement», accuse The Guardian, qui annonce que «le Premier ministre humilié affrontera la colère des députés dès aujourd’hui». «Retour au chaos», se désole The Times. Boris Johnson continue envers et contre tous de dire qu’il ne démissionnera pas: «Débarrassez-vous de moi si vous le pouvez», lui fait dire le gratuit Metro.

Boris Johnson dont les déboires, comme ceux de son ami Donald Trump, inspirent beaucoup les dessinateurs de presse. Dans le dessin de Christian Adams, le coup de marteau asséné par Brenda Hale terrasse littéralement Boris Johnson, dont on ne voit plus que la tignasse. Il faut dire que la chevelure de Boris Johnson, comme celle de son ami Donad Trump, est une source d’inspiration inépuisable. Boris Johnson, qu’on voit lui aussi pris à son propre piège, dans le dessin de Steve Bell, où le parlement de Westminter est transformé en derrick enflammé. Une explosion fatale à Boris Johnson, dont le grand rival travailliste, est en embuscade. Jeremy Corbyn ne perd pas une miette du spectacle. Deux dessins également repérés sur Twitter.

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