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Mitchell à Jérusalem pour tenter de relancer le processus de paix

En tournée au Proche-Orient, l'envoyé spécial américain, George Mitchell, doit s'entretenir avec les dirigeants israéliens et palestiniens. Au cœur des discussions : le gel de la colonisation réclamé par l'administration Obama.

AFP - L’émissaire américain au Proche-Orient, qui a entamé samedi une nouvelle tournée dans la région, n’a pas perdu espoir de parvenir à court terme à régler la question du développement des colonies juives de Cisjordanie avec ses interlocuteurs israéliens et palestiniens.

“Bien que nous n’ayons pas encore conclu d’accord sur de nombreux points cruciaux, nous y travaillons dur et l’objet de ma visite ici cette semaine est d’essayer d’y parvenir”, a déclaré dimanche George Mitchell, qui s’exprimait aux côtés du président israélien Shimon Peres.

Le diplomate américain s’efforce d’obtenir le gel du développement des colonies en invitant les pays arabes à prendre simultanément des mesures préliminaires à la normalisation de leurs relations avec Israël, espérant ainsi relancer un processus de paix au point mort depuis décembre.

Le secrétariat du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait savoir que ce dernier, qui devait rencontrer Mitchell lundi, avait reporté la rencontre à mardi pour pouvoir assister aux funérailles d’un pilote de chasse tué dans un accident lors d’un entraînement.

Israël a été plongé dimanche dans la consternation en apprenant la mort du jeune pilote, Assaf Ramon. Il était le fils du premier astronaute israélien, Ilan Ramon, tué dans l’explosion de la navette Columbia, en 2003.

George Mitchell doit aussi rencontrer mardi le président palestinien Mahmoud Abbas, qui a fait du gel de la colonisation un préalable à la reprise des négociations.

“Il reste du travail à faire”, a reconnu dimanche le Premier ministre israélien. “Il y a des progrès sur quelques points et certaines choses sur lesquelles nous devons encore progresser.

“J’espère que nous parviendrons à réduire les écarts, voire à combler les vides de façon à être en mesure d’avancer dans le processus diplomatique”, a ajouté Benjamin Netanyahu, avant de prendre la direction du Caire pour un entretien avec Hosni Moubarak.

Rendez-vous à trois à New York?

Au cours de ce tête-à-tête, le président égyptien l’a invité à geler toutes les activités de construction dans les implantations de Cisjordanie et a réclamé la reprise des négociations israélo-palestiniennes, rapporte l’agence de presse égyptienne Mena.

Selon les services du Premier ministre israélien, les deux hommes ont évoqué “les défis à relever dans la région” et ont
souligné “la nécessité pour toutes les parties - Israël, les Palestiniens, les pays arabes et la communauté internationale - d’apporter leur contribution au processus de paix”

Un accord sur l’arrêt des constructions en Cisjordanie pourrait ouvrir la voie à une rencontre entre Netanyahu, Abbas et le président américain Barack Obama en marge de l’Assemblée générale de l’Onu, qui s’ouvre le 23 septembre.

Abbas “dira à M. Mitchell ce qu’il lui a dit à leur dernière rencontre: il n’y aura pas de compromis sur les colonies. Israël doit arrêter toutes les activités de peuplement, y compris la croissance naturelle”, a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erekat.

Résolument attaché au principe de “croissance naturelle” des colonies, Benjamin Netanyahu est jusqu’ici resté sourd aux appels de Barack Obama en faveur du gel des chantiers dans les implantations, conformément à la “feuille de route” adoptée en 2003.

Quelque 2.500 logements destinés aux colons israéliens sont en construction en Cisjordanie et le ministre de la Défense, Ehud Barack, a donné son feu vert lundi à 455 nouveaux permis de construire.