
A la Une de la presse, mardi 17 septembre, l’inquiétude des quotidiens étrangers et français face à l’escalade des tensions dans le Golfe. Les législatives d’aujourd’hui en Israël. Et des nouvelles du Brexit.
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A la Une de la presse, la montée des tensions dans le Golfe, après les attaques de drones contre des installations pétrolières, samedi, en Arabie saoudite. Des attaques revendiquées par les houthis du Yémen voisin.
D’après The National, le commandement saoudien de la coalition internationale au Yémen a affirmé, hier, que les armes utilisées lors de ces attaques étaient de fabrication iranienne, mais que ses investigations n’avaient pas encore permis d’établir le lieu de leur lancement - une déclaration faite quelques heures, seulement, après l’annonce, par Téhéran, de l’arraisonnement d’un nouveau navire dans le détroit d’Ormuz, selon le quotidien émirati. «L’Iran met Riyad et Washington au pied du mur», titre L’Orient Le Jour. Le quotidien libanais évoque «l’embarras et le manque de réactivité» de Riyad, et les promesses de Washington de «défendre l’ordre international». The Iran Daily répète que Téhéran nie toujours toute responsabilité dans ces attaques, Bagdad assurant, pour sa part, que ces attaques n’ont pas été lancées depuis le territoire irakien. Le quotidien évoque à la Une la principale conséquence, pour l’instant, des frappes de samedi: «la plus forte hausse des prix du pétrole depuis 1991».
Aux Etats-Unis, The Washington Post estime cette crise prouve que Donald Trump, qui a lancé la campagne de «pression maximale» sur l’Iran, «semble en avoir totalement perdu le contrôle», tandis que The Wall Street Journal note que cette crise intervient alors que Donald Trump semblait vouloir adopter une attitude plus conciliante envers Téhéran. «Les attaques contre les installations saoudiennes prouvent que John Bolton avait raison», assène le journal, à propos de l’ex-conseiller américain à la sécurité, tenant d’une ligne dure vis-à-vis de l’Iran, limogé la semaine dernière. S’il reconnaît que le régime iranien est peut-être «l’ennemi de l’Amérique», The New York Times met en garde le président Trump contre la tentation de se «jeter dans les bras de l’Arabie saoudite, cet allié auquel on ne peut pas faire confiance». «Dans cette crise, les Etats-Unis ne sont pas obligés de choisir leur camp»: «avoir le pouvoir signifie avoir le choix, et les Etats-Unis doivent exercer ce pouvoir».
Face à cette crise à la fois régionale et internationale, la presse française fait preuve, dans l’ensemble, de beaucoup de circonspection, à l’image du Figaro, qui déplore la série de «mauvais calculs» à l’origine de cette crise, la décision de Donald Trump de déchirer l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 et celle des mollahs d’engager une guerre asymétrique contre les Etats-Unis et leurs alliés. «A force de mauvais calculs, la diplomatie n’aura bientôt plus aucune chance», prévient le journal. Le «baril de poudre» moyen-oriental inquiète aussi Libération, très critique envers «la raideur trumpienne», qui aurait «surtout encouragé les plus extrêmes des factions qui gouvernent l’Iran». Quant aux Echos, ils s’alarment du risque d’un nouveau choc pétrolier, après la hausse du baril de 20%, hier, tout en expliquant que l’effet de la baisse de la production saoudienne est désormais «plus limité» que par le passé, du fait de l’élargissement du marché pétrolier depuis les années 70.
La presse française revient largement aussi sur les législatives d’aujourd’hui en Israël. D’après La Croix, la coalition Bleu-Blanc dirigée par l’ancien chef d’état-major Benny Gantz serait enfin «parvenue à s’imposer comme une alternative crédible» face à Benyamin Netanyahou. Bis repetita. Comme lors des législatives d’avril dernier, le scrutin d’aujourd’hui «apparaît comme un référendum pour ou contre le Premier ministre israélien», d’après L’Humanité, qui critique «la sinistre campagne» de Benyamin Netanyahou et l’accuse d’être prêt à toutes les surenchères pour garder le pouvoir et éviter de rendre des comptes à la justice.
Pas question de vous quitter sans vous donner des nouvelles Brexit et de la visite, hier, de Boris Johnson au Luxembourg. Hué dès son arrivée par des manifestants, le Premier ministre britannique a du coup refusé de participer à la conférence de presse prévue avec son homologue luxembourgeois. Celui-ci s’est retrouvé tout seul face aux micros mais ne s’est pas laissé démonter. Montrant ironiquement le pupitre vide à côté de lui, Xavier Bettel en a profité pour faire la leçon à Boris Johnson, invité à «agir» plutôt qu’à «parler»: «Le Luxembourg se moque ouvertement de Johnson», réagit The Daily Telegraph. «Boris Johnson quitte le Luxembourg humilié, et sa visite pour le Brexit s’achève dans le chaos», rougit The Guardian. «Boris Johnson file à l’anglaise»: d’après le journal luxembourgeois Le Quotidien, le Brexit est toujours «bloqué», le Royaume-Uni et l’UE ne parlant toujours pas la même langue. La preuve: «filer à l’anglaise» se dit «take a French leave» en anglais, c’est-à-dire «filer à la française». Difficile de se comprendre.
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