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Le Mexique annonce une réduction drastique du flux migratoire vers les États-Unis

En trois mois, le Mexique a réduit de 56 % le nombre de migrants se rendant aux États-Unis via son territoire, a affirmé le gouvernement mexicain dans l’espoir de convaincre Washington de relâcher sa menace commerciale.

"Il y a eu une réduction de 56 % du flux migratoire [vers les États-Unis] entre mai et août", a annoncé ce vendredi 6 septembre le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, lors de la conférence de presse matinale du président Andrés Manuel López Obrador.

"Je ne m'attends pas à [davantage] de menaces de taxes douanières [de la part de Washington]", a-t-il ajouté, alors qu’il doit se rendre mardi aux États-Unis pour évaluer les efforts du Mexique dans la lutte contre l'immigration illégale dans le cadre d'un accord conclu le 7 juin entre Washington et Mexico.

Depuis octobre 2018, les États-Unis font face à un afflux de migrants illégaux à leur frontière avec le Mexique, ce qui a tendu les relations entre les deux pays.

En juin, les États-Unis menaçait d'imposer des droits de douane sur les produits importés du Mexique si le gouvernement d'Andrés Manuel López Obrador ne mettait pas un coup d'arrêt à l'arrivée de migrants, originaires en grande majorité de pays pauvres et violents d'Amérique centrale : Guatemala, Salvador et Honduras en tête.

Le Mexique "n’acceptera pas d’être un pays tiers sûr"

Le chef de la diplomatie mexicaine a également souligné que son pays n'accepterait pas d'être un "pays tiers sûr", auprès duquel les demandeurs d'asile aux États-Unis doivent effectuer leurs premières démarches. Il s'agit d'une des principales exigences de Washington.

"Nous ne pouvons pas l'accepter, car cela va à l'encontre des intérêts du Mexique. C'est injuste pour notre pays", a ajouté Marcelo Ebrard, qui doit rencontrer à la Maison Blanche le vice-président, Mike Pence, et le secrétaire d'État, Mike Pompeo.

Mexico compte insister en revanche sur la stratégie de développement économique de l'Amérique centrale pour combattre l'immigration. "Nous voulons que ce soit une relation d'amitié, de coopération en faveur du développement des deux pays", a déclaré de son côté le président Andrés Manuel López Obrador. 

Le gouvernement mexicain a également rappelé que, sous la pression, il avait a déployé plus de 25 451 soldats répartis entre la frontière sud – où arrivent la majorité des migrants – et le nord, à la frontière de 3 200 km qui le sépare des États-Unis.

Avec AFP