
Les Républicains font leur rentrée politique, samedi, à La Baule avec en ligne de mire l’élection à la présidence du parti les 12 et 13 octobre. Trois candidats briguent le poste : Christian Jacob, Guillaume Larrivé et Julien Aubert.
Oubliez les grandes figures médiatiques de la droite et la guerre des chefs, place aux idées et au rassemblement. C’est le message que compte faire passer le président par intérim du parti Les Républicains (LR), Jean Leonetti, samedi 31 août, à La Baule, à l’occasion de la rentrée politique de son parti. Alors que l’élection du futur président de LR approche (12-13 octobre) et que les trois candidats au poste – Christian Jacob, Guillaume Larrivé, Julien Aubert – seront présents en Loire-Atlantique, l’ancienne force majoritaire à droite entend sortir la tête de l’eau.
Encore sonnés par l’élimination de François Fillon dès le premier tour de la présidentielle 2017, l’humiliation subie aux européennes 2019 par la liste de François-Xavier Bellamy (8,48 %) et la démission de Laurent Wauquiez de la présidence du parti, Les Républicains savent que le chemin de la reconstruction sera long.
"Mon message à La Baule sera de dire qu’on peut être capable de se rassembler sur des valeurs communes en s’ouvrant vers le peuple, explique Jean Leonetti, contacté par France 24. Quand on perd, on n’a jamais raison contre le peuple, donc on doit faire un examen de conscience pour présenter un projet qui soit plus en phase avec la France du XXIe siècle."
????@JeanLeonetti : « Je crois plus aux #idées qu’aux #Hommes. La question, ce n’est pas qui mais quoi : quel #projet de #société voulons-nous pour la #France ? » #Le79Inter #LR pic.twitter.com/RRxkGu2gLs
les Républicains (@lesRepublicains) 10 juillet 2019Le projet : c’est le mot qui revient sans cesse dans la bouche des cadres de LR. Pris en tenailles par La République en marche sur sa gauche et le Rassemblement national sur sa droite, Les Républicains, parti héritier de l’UMP qui a porté au pouvoir Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, a aujourd’hui un espace politique restreint. Définir une ligne reste donc la priorité pour un parti qui a été accusé par plusieurs anciennes de ses figures de se recroqueviller sur la droite catholique traditionnelle lorsqu’il était dirigé par Laurent Wauquiez.
"J’ai besoin d’un renouvellement des idées et du projet beaucoup plus que du candidat pour la prochaine présidentielle, insiste Jean Leonetti. On a tellement reproché à Wauquiez de penser à 2022 que ça a nui à sa personne et au redressement de LR. Donc reconstruisons les idées avant de chercher la figure providentielle."
Pour s’assurer qu’ils n’ont que le redressement du parti en tête, les candidats à la présidence de LR ont dû s’engager à ne pas être candidat à l’élection présidentielle de 2022. "Une mesure d’apaisement", selon Jean Leonetti. Et de fait, alors que l’on peut souvent douter de la parole d’un homme politique sur un tel engagement, on imagine mal Christian Jacob, Guillaume Larrivé ou Julien Aubert, trois inconnus du grand public, être tentés de briguer l’Élysée.
Christian Jacob, un rassembleur comme favori
Parmi ces trois candidats, Christian Jacob fait figure d’archi-favori. À 59 ans, l’ancien ministre de Jacques Chirac et député de Seine-et-Marne, est celui qui a le plus d’expérience. Président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale depuis 2010, il a su se forger l’image d’un rassembleur et joue cette carte à fond depuis l’annonce de sa candidature. Alors qu’il fallait réunir les soutiens d’au moins dix parlementaires et de 1 311 adhérents pour être candidat à la présidence, Christian Jacob a réuni sur son nom 123 signatures de parlementaires sur les 196 à jour de cotisation. Le signe, pour certains observateurs, que l’élection est déjà pliée.
Face à lui, ses deux concurrents veulent croire en leurs chances en misant sur des propositions plus clivantes. Guillaume Larrivé, 42 ans, député de l’Yonne, se définit comme un "national-libéral". Il a notamment voté blanc au second tour de l’élection présidentielle 2017 et a publié la même année "Insoumission", un livre qui répondait à celui de Michel Houellebecq, "Soumission". Il a également plaidé, le 27 août sur Europe 1, pour la suppression du "droit du sol" en France et, craignant une "immigration de remplacement en France et en Europe", s’est déclaré en faveur d’un "nouveau code de la nationalité".
???? Et les 3 candidats pour l'élection à la présidence de @lesRepublicains sont : @JulienAubert84, @ChJacob77 et @GLarrive.
➡️ L'intégralité de la décision de la Haute-Autorité : https://t.co/3L23G4pqF2
➡️ Toutes les informations concernant l'élection : https://t.co/4jc8FUN6ua pic.twitter.com/IoAoCHnErC
À 41 ans, le député du Vaucluse, Julien Aubert, présente quant à lui une candidature souverainiste et sociale. Critique de la mondialisation et de la finance, ayant été formé sous les ailes protectrices de Thierry Mariani et Henri Guaino, il se revendique du gaullisme, de Charles Pasqua et de Philippe Séguin, mais affirme vouloir rebâtir un parti "de droite" et pas "de droite et du centre". Son mouvement, Oser la France, se dit "populaire et patriote". Une ligne qui a reçu, vendredi 30 août, le soutien du président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, qui estime que Julien Aubert "essaie de faire" ce que lui a "tenté de faire il y a quinze ans, c’est-à-dire mettre fin au double discours de l’UMP sur l’Europe".
De la future ligne politique de LR dépendra sans doute la réussite de son futur président, dont l’un des principaux challenges sera de stopper l’hémorragie chez les adhérents. Alors que ces derniers étaient 234 000 fin 2017, ils ne sont aujourd’hui qu’un peu plus de 130 000 à jour de cotisation. "Notre problème, c’est de convaincre l’ensemble des citoyens et pas seulement certaines catégories. On ne se rassemblera que par l’ouverture vers le peuple et surtout pas par le repli", met en garde Jean Leonetti.