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Yémen : le pouvoir annonce avoir repris le contrôle d'Aden, la capitale du sud

Les forces gouvernementales yéménites ont fait leur retour mercredi à Aden Aden, la grande ville méridionale et fief des séparatistes, partisans de l'indépendance du Sud du Yémen.

Les troupes gouvernementales yéménites ont repris aux séparatistes , mercredi 28 août, le palais présidentiel et l'ensemble d'Aden, la grande ville du sud du pays en guerre. Il s’agit d’un coup dur pour les forces séparatistes qui avaient cherché ces dernières semaines à s'emparer de plusieurs régions du sud du Yémen.

"Les officiers et les soldats de la garde présidentielle ont réussi à sécuriser de manière complète le palais (présidentiel) et ses environs" à Aden, a écrit sur Twitter le ministre de l'Information Mouammar al-Iryani. "L'armée nationale et les forces de sécurité exercent un contrôle total sur les districts" de la ville, a-t-il ajouté.

Le Premier ministre Mouïn Abdel Malek a estimé de son côté que "le retour de l'État" à Aden constituait "une victoire pour l'ensemble du peuple yéménite". Il a indiqué avoir ordonné de "protéger les biens publics et privés et d'y empêcher tout désordre".

Chassées il y a 18 jours d'Aden, la "capitale provisoire" du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi après la perte de Sanaa, les troupes loyalistes ont pris le dessus sur les séparatistes sudistes du "Cordon de sécurité", dépendant du Conseil de transition du Sud (STC), appuyés par les Émirats arabes unis et partisans d'un rétablissement de l'État de Yémen du Sud.

Les combats entre pouvoir et séparatistes avaient éclaté le 7août à Aden, avant de se déplacer dans la province voisine d'Abyane puis dans celle de Chabwa, plus au Nord. Les deux camps avaient pourtant combattu auparavant côte à côte contre les rebelles Houthis.

Quelques jours après le début des hostilités à Aden, les séparatistes semblaient avoir renforcé leur emprise sur leur fief. Mais, ces derniers jours, ils n'ont pu résister à une opération du gouvernement qui a dépêché d'importants renforts.

"Retour de l'État"

"Cette victoire n'aurait pas pu être possible sans la volonté sincère et la solidarité des hommes des provinces du Sud et sans le soutien de nos frères de la coalition" militaire menée par l'Arabie saoudite, a souligné Mouammar al-Iryani.

Avant l'annonce de la reprise d'Aden, des combats de rue avaient opposé les deux camps.

Plus tôt, des responsables des services de sécurité ont indiqué que les forces loyalistes avaient repris la province méridionale d'Abyane, passée la semaine dernière sous contrôle des séparatistes, qui s'étaient alors emparés de deux QG des forces de sécurité.

Déroute des séparatistes

Le même scénario s'est produit samedi dans la province de Chabwa, où les séparatistes se sont retirés face à une poussée des forces du gouvernement.

La déroute des séparatistes s'est accélérée avec la défection de plusieurs  bataillons à Abyane et Chabwa et leur décision de rejoindre les forces du gouvernement, selon des sources de sécurité.

Malgré la perte de Chabwa, le chef du STC, Aidarous al-Zoubaïdi, a promis mardi soir de rebâtir les unités séparatistes de la province de Chabwa et d'en faire des "unités plus fortes".

Le STC bénéficie traditionnellement du soutien des Émirats arabes unis, tandis que le gouvernement Hadi est appuyé par l'Arabie saoudite. Ces deux pays sont pourtant alliés au sein de la coalition militaire intervenue en 2015 au Yémen pour soutenir le pouvoir face aux Houthis.

Lundi, Riyad et Abu Dhabi ont réitéré leur appel au dialogue entre gouvernement et séparatistes sudistes.

"La seule voie qui s'offre à nos frères au Yémen est de surpasser leurs différends par le dialogue et de travailler ensemble pour contrer l'influence de l'Iran", a déclaré Adel al-Jubeir, ministre d'État saoudien aux Affaires étrangères.

Le conflit au Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, a fait depuis 2014 des dizaines de milliers de morts dont de nombreux civils d'après des ONG, et plongé le pays dans la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU.

Avec AFP

Tags: Houthis, Yémen,