logo

Les belligérants en Libye ont donné leur accord, samedi, sur le principe d'une trêve pendant les festivités de l'Aïd, donnant l'espoir d'un répit pour ce pays, qui a connu le même jour un attentat meurtrier contre un convoi de l'ONU.

Les forces du maréchal Khalifa Haftar ont annoncé, samedi 10 août, accepter la trêve temporaire réclamée par les Nations unies à l'occasion de l'Aïd al-Adha, grande fête musulmane durant quatre jours. Le Gouvernement d'union nationale (GNA) a, lui, indiqué être prêt à respecter cette trêve humanitaire, sous certaines conditions.

Homme fort de l’est libyen, le maréchal Haftar a annoncé "l'arrêt de toutes les opérations militaires dans la banlieue de Tripoli", a déclaré le porte-parole de son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL), le général Ahmed al-Mesmari, lors d'une conférence de presse à Benghazi, dans l'est du pays.

"La trêve commence aujourd'hui, samedi, à partir de 15   h (13   h GMT) et durera jusqu'à lundi à 15   h également", a-t-il ajouté, précisant que la réponse de l'ANL à toute violation de la trêve serait "immédiate et sévère sur tous les fronts".

"Quatre conditions"

Dans un communiqué, le GNA a indiqué, quelques heures plus tôt, "accepter une trêve humanitaire pour les jours de fête d'Al-Adha", célébration religieuse qui commence dimanche et se poursuit jusqu'à mardi en Libye.

Le Gouvernement d’union nationale a cependant tout de suite imposé "quatre conditions", réclamant que la trêve concerne "toutes les zones de combats, avec cessation des tirs directs et indirects et de tout mouvement de troupes".

Celui-ci demande également "l'interdiction des vols et des survols de reconnaissance dans la totalité de l'espace aérien, ainsi que de tout départ d'avion des bases aériennes".

Convoi de l'ONU ciblé

Alors que les belligérants annonçaient souscrire à la trêve, une voiture piégée a explosé à Benghazi, fief du maréchal Haftar, tuant deux membres du personnel de la Manul (de nationalité fidjienne et libyenne), selon un responsable des forces de sécurité locales.

Aucune revendication n'a pour l'instant été émise pour cet attentat qui a aussi fait 8 blessés, dont un enfant.

L'attaque intervient quelques mois après la réouverture des bureaux de l'ONU à Benghazi, fermés depuis plusieurs années en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans la deuxième ville libyenne.

L'émissaire de l'ONU, Ghassan Salamé, a condamné fermement l'attaque et précisé dans un communiqué publié sur Twitter que plusieurs membres du personnel de l'ONU figuraient parmi les blessés.

SRSG for Libya @GhassanSalame Statement on the Explosion in Benghazi - 10 August 2019: https://t.co/pf3oFwCifp pic.twitter.com/NQhSuz2x8I

  UNSMIL (@UNSMILibya) August 10, 2019

Le 4 avril dernier, le maréchal Khalifa Haftar a lancé une offensive pour conquérir Tripoli, siège du GNA, reconnu par l'ONU.

Après plus de quatre mois d'affrontements meurtriers, l'ANL stagne aux abords de la capitale, freinée par les forces loyales au GNA.

Une frappe aérienne contre une ville du sud de la Libye, attribuée par le GNA aux forces pro-Haftar, a tué une quarantaine de civils, le 5 août.

S'inquiétant de l'escalade des combats, Ghassan Salamé, également chef de la Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul), avait plusieurs fois appelé à une trêve, sans succès.

Le GNA a alors appelé la Manul à "garantir la mise en œuvre de cette trêve et à relever toute violation".

Selon un dernier bilan publié vendredi 9 août par l'Organisation mondiale de la santé, les combats aux abords de Tripoli ont fait 1   093   morts et 5   752   blessés depuis le 4 avril ainsi que plus de 120   000   déplacés.

Avec AFP