logo

François de Rugy ne démissionne pas, une inspection de ses frais ouverte

Le numéro deux du gouvernement a sauvé son poste, jeudi, après s'être entretenu avec le Premier ministre. François de Rugy "s'engage à rembourser chaque euro contesté" et Matignon demande "une inspection" au sujet des travaux dans son logement.

"Je n'ai absolument pas de raison de démissionner", a déclaré, vendredi 12 juillet, sur BFMTV, le ministre de la Transition écologique François de Rugy, au lendemain de son entretien avec le Premier ministre et alors que Mediapart a publié jeudi soir de nouvelles révélations le concernant.

"Je l'ai dit au Premier ministre qui ne me l'a absolument pas demandé", a-t-il ajouté en précisant avoir reçu mercredi le "soutien" du président Emmanuel Macron.

François de Rugy a sauvé sa place au gouvernement à l'issue d'un entretien avec Édouard Philippe, jeudi après-midi, mais s'est engagé à soumettre ses frais de réception aux autorités de contrôle de l'Assemblée nationale, ont annoncé les services du Premier ministre.

Le ministre de la Transition écologique ne veut laisser "aucun doute" et "s'engage à rembourser chaque euro contesté" des frais engagés pour des dîners ou pour des travaux dans son logement de fonction, a annoncé Matignon. Il s'est par ailleurs dit prêt à soumettre à "une autorité de contrôle de l'Assemblée" nationale les frais engagés lorsqu'il en était président.

Toujours de même source, à la demande du Premier ministre, "une inspection" débutera aussi dès vendredi afin de s'assurer que les travaux entrepris dans le logement de fonction ministériel de François de Rugy étaient conformes au "respect des règles" et au "principe d'exemplarité".

François de Rugy et Édouard Philippe, qui se sont entretenus près d'une heure trente jeudi après-midi, "sont convenus ensemble de la nécessité de répondre à toutes les questions que se posent légitimement les Français", a précisé Matignon à l'AFP. Et d'ajouter : "(Le ministre de la Transition écologique) a conscience de l'émotion légitime de nos concitoyens face à la polémique et ne veut laisser perdurer aucun doute."

L'Assemblée nationale va "examiner la situation" de son ex-président

Dans un communiqué, l'actuel président de l'Assemblée, Richard Ferrand, a indiqué jeudi avoir "missionné le secrétaire général de l'Assemblée et de la présidence pour examiner et vérifier cette situation".

"M. François de Rugy sera invité à s'expliquer dans le cadre de cette démarche dans les prochains jours", a ajouté Richard Ferrand, précisant que serait peut-être sollicité le "concours de la déontologue de l'Assemblée", comme le demandent plusieurs députés de la majorité et de l'opposition.

Le ministre d'État, numéro deux dans l'ordre protocolaire du gouvernement, est dans la tourmente depuis que Mediapart a revélé mercredi l'organisation d'une dizaine de dîners fastueux à l'hôtel de Lassay, résidence du président de l'Assemblée nationale, puis des travaux dans son logement de fonction à l'hôtel de Roquelaure pour un montant de 63 000 euros.

Mediapart a aussi révélé mercredi soir que la directrice de cabinet de François de Rugy, Nicole Klein, avait occupé un logement HLM à Paris depuis 2001 et l'avait conservé de 2006 à 2018 alors qu'elle n'habitait plus la capitale. Le ministre a mis fin jeudi matin à ses fonctions.

Nouvelles révélations sur un "logement à vocation sociale" occupé par le ministre

Enfin, quelques heures seulement après l'entretien entre le ministre de la Transition écologique et le chef du gouvernement, Mediapart a publié jeudi soir une nouvelle enquête affirmant que "François de Rugy profite, lui aussi, d’un logement à vocation sociale".

Dans cet article, Mediapart explique que François de Rugy "loue depuis juillet 2016 un appartement à vocation sociale en Loire-Atlantique, sans satisfaire aux conditions de location – il est notamment largement au-dessus des plafonds de revenus."

"Lorsque j’ai loué cet appartement, on ne m’a JAMAIS communiqué une telle information. J’ai retrouvé tous les échanges d’e-mails avec l’agence immobilière qui m’a fait visiter puis loué cet appartement : JAMAIS ce régime ou aucun autre ne m’a été indiqué", a répondu le numéro 2 du gouvernement à Mediapart.

Nouvelle attaque de Mediapart, cette fois sur le logement que je loue près de Nantes pour accueillir mes enfants lorsque j’en ai la garde le week-end. Environ 600€/mois pour un T2, le prix du marché. Face à l’acharnement, je publie tout, une fois encore. https://t.co/WaZSn9KiDL

  François de Rugy (@FdeRugy) July 11, 2019

Avec AFP et Reuters