
Lors d’une visite d’État au Japon, Emmanuel Macron a dit vouloir maintenir la participation de l'État dans le groupe Renault, allié du japonais Nissan. Il est ainsi revenu sur les propos de son ministre de l'Économie.
En déplacement à Tokyo, le président Emmanuel Macron a rejeté l'idée d'une baisse de la participation de l'État dans Renault, estimant que cela n'avait rien à voir avec la crise que traverse actuellement l'alliance avec son partenaire japonais Nissan.
"Rien ne justifie qu'on vienne changer les participations croisées, les règles de gouvernance et, a fortiori, la participation de l'État dans Renault, qui n'a rien à voir avec Nissan", a-t-il déclaré jeudi aux journalistes, en marge d'une conférence sur les technologies à Tokyo.
Il est ainsi revenu sur les propos de son ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, qui, début juin, s'était dit prêtà abaisser la part de l'État dans le groupe au Losange – actuellement de 15 % –, pour tenter d'apaiser les tensions avec Nissan, très rétif aux interférences du gouvernement français.
En refusant d'envisager une modification du schéma capitalistique actuel, le chef de l'État français a aussi envoyé un message clair au patron de Nissan, Hiroto Saikawa.
Ce dernier avait ouvert la porte mardi, devant les actionnaires, à une remise à plat de cette alliance de vingt ans, jugée déséquilibrée par les Japonais. Renault détient 43 % de Nissan, mais ce dernier ne possède que 15 % du groupe au Losange et pas de droit de vote.
Mais Emmanuel Macron s'est montré catégorique : "c'est le résultat de l'histoire, on ne va pas le revisiter maintenant, ce n'est pas ça le sujet, ce n'est pas en changeant les participations que Nissan ira mieux", a-t-il affirmé.
Et d'insister : "les résultats qu'on a eus récemment, ils ne sont pas liés aux participations, ils sont industriels. Qu'on fasse moins de politique et moins de finance et plus d'industrie, plus d'innovation technologique".
Prise de distance avec l'affaire Ghosn
L'alliance automobile franco-japonaise a été fortement secouée par l'arrestation de son bâtisseur Carlos Ghosn, inculpé au Japon pour des malversations financières présumées.
Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron a clairement pris ses distances avec cette affaire, jugeant que ce n'était pas son rôle d'intervenir pour défendre le magnat de l'automobile déchu.
"Je pense qu'il n'appartient pas au président de la République française de venir s'immiscer publiquement dans un cas judiciaire", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre japonais Shinzo Abe.
Au cours de cette visite d'État, Emmanuel Macron s'est entretenu avec le Premier ministre Shinzo Abe et a été reçu, avec son épouse Brigitte, par le nouvel empereur Naruhito et l'impératrice Masako.
Avec AFP