
Après Netflix, c’est au tour de Disney de se dresser contre la loi anti-avortement votée par l’État de Géorgie, aux États-Unis. Le géant du cinéma a annoncé, mercredi, qu'il pourrait arrêter d’y tourner ses films si la loi était appliquée.
Bob Iger, le président-directeur général de la Walt Disney Company a déclaré, mercredi 29 mai, que Disney pourrait arrêter de tourner ses films et séries dans l’État de Géorgie si la loi anti-avortement venait à être effective. Cet État du sud-est des États-Unis est très prisé des producteurs en raison de conditions fiscales avantageuses.
Le 29 mars, le Sénat de Géorgie aux États-Unis a voté l’interdiction d’avoir recours à un avortement dès que les battements du cœur du fœtus sont perceptibles, soit environ à six semaines de grossesse. Baptisée "Heartbeat Bill" ("loi du battement de cœur" en français), la loi prévoit une exception en cas de complications médicales, mais pas en cas de viol ou d’inceste.
Interrogé par Reuters, Bob Iger a expliqué qu’il "serait très difficile" de continuer à tourner en Géorgie, compte tenu de cette récente loi anti-IVG. "Je pense que de nombreux employés de l’entreprise ne voudraient pas travailler là-bas, et nous devrons prendre en compte leurs souhaits à ce sujet", a déclaré le patron de la Walt Disney Company.
EXCLUSIVE: Georgia faces fallout from its new abortion law with Disney CEO Bob Iger telling @Reuters it would be ‘very difficult’ to keep filming there because the new law may make it hard to attract employees. More here https://t.co/Xx9gr07vcw pic.twitter.com/l4blcIzRoj
Reuters Top News (@Reuters) 30 mai 2019"Les droits de millions de femmes mis à mal"
Cette annonce de Disney fait suite à celle du géant du streaming Netflix. Mardi, le responsable des contenus de la plateforme américaine, Ted Sarandos, déclarait au site Variety : "Nous avons beaucoup d’employées qui travaillent sur des productions en Géorgie. Leurs droits, comme ceux de millions de femmes, vont être sévèrement mis à mal à cause de cette loi". Avant de préciser que Netflix continuerait ses tournages dans l’État tant que la loi ne serait pas mise en application, "tout en soutenant les partenaires et les artistes qui ne voudraient plus travailler là-bas".
Plus de 90 000 emplois liés au cinéma en Géorgie
L’État de Géorgie est devenu un lieu de tournage phare ces dernières années, notamment grâce à sa politique fiscale avantageuse. Les productions cinématographiques y représentent plus de 92 000 emplois. Trois des derniers films Disney – "Black Panther", "Avengers : Infinity War" et "Captain America : Civil War" – auraient rapporté près de 2,7 milliards de dollars à l’État, selon un rapport du gouverneur Brian Kemp.
Avant les entreprises, plusieurs stars du cinéma s’étaient dressées contre ladite loi. Alyssa Milano, Sean Penn, Amy Schumer et bien d’autres ont signé une lettre adressée au gouverneur de la Géorgie, demandant l’abrogation du texte. L’actrice américaine Kristen Wiig avait même délocalisé le tournage de son prochain film, initialement prévu dans cet État.
To @BrianKempGA & Speaker Ralston:
Attached, is an open letter signed by 50 actors against #HB481. On behalf of the undersigned--as people often called to work in GA or those of us contractually bound to work in GA--we hope you'll reconsider signing this bill. #HBIsBadForBusiness pic.twitter.com/DsOmAWYU2x