![Les années de plomb en Italie, le traumatisme d'une décennie de violences Les années de plomb en Italie, le traumatisme d'une décennie de violences](/data/posts/2022/07/24/1658653372_Les-annees-de-plomb-en-Italie-le-traumatisme-d-une-decennie-de-violences.jpg)
Dans les années 1970, l'Italie a vécu une décennie de violences, appelée "les années de plomb". Attentats à la bombe, enlèvements, assassinats... Les groupes armés d'extrême gauche, mais aussi d’extrême droite, ont fait près de 400 morts. Symbole de cette époque, Cesare Battisti a été arrêté en janvier, après 40 ans de cavale, et avoué quatre meurtres. Nos reporters ont rencontré les familles des victimes qui réclament justice et veulent éviter que cette période noire ne tombe dans l'oubli.
Il est devenu le symbole des années de plomb en Italie. Après 40 ans d'exil et de cavale, et après avoir toujours nié toute culpabilité, Cesare Battisti a été arrêté en janvier dernier en Bolivie et a fini par avouer quatre meurtres commis à la fin des années 70, alors qu'il était membre des Prolétaires armés pour le communisme. Pour le procureur de Milan, ces aveux sont une victoire pour la mémoire des victimes. Ils démontrent aussi à quel point les années de plomb restent un traumatisme dans l'histoire récente de l'Italie.
Ces "Anni di piombo" ont démarré à la fin des années 60 et se sont poursuivies jusqu'au début des années 80. Les mouvements étudiants de 1968 ont peu à peu laissé la place à une contestation plus radicale, puis à la violence politique et au terrorisme : attentats, enlèvements et assassinats ciblés. Des gares, des trains, des bâtiments publics, des rassemblements politiques, ont été visés par les bombes. Syndicalistes, magistrats, journalistes, policiers ou élus ont été assassinés.
À l'origine de ces violences : des groupes armés d'extrême gauche, le plus connu étant les Brigades Rouges. Mais aussi des milices d'ultra-droite qui vont, elles aussi, organiser des attentats pour en faire porter la responsabilité à leurs adversaires. Parfois avec des complicités au sein de l'armée, de la police ou des services de renseignement.
De nombreux militants radicaux sont encore en fuite à l'étranger. En tout, on estime que le bilan de ces années de plomb est de près de 400 morts. Aujourd'hui, les familles des victimes réclament encore justice et veulent éviter que cette période noire ne tombe dans l'oubli.