Les Ukrainiens se rendent aux urnes dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle. Le comédien sans expérience politique, Volodymyr Zelensky, est arrivé en tête des sondages devant le président actuel Petro Porochenko.
Les bureaux de vote ont ouvert, dimanche 31 mars, en Ukraine pour le premier tour de la présidentielle, avec un comédien novice en politique donné favori par les sondages.
Volodymyr Zelensky, 41 ans et dont la seule expérience de gouvernance se résume à incarner un professeur d'histoire devenu subitement président dans une série télévisée, devance de loin ses rivaux avec plus de 25 % des intentions de vote, selon les derniers sondages publiés cette semaine.
Il est suivi par deux vétérans de la politique ukrainienne : le président sortant Petro Porochenko et l'ex-Première ministre Ioulia Timochenko, sur un total record de 39 candidats en lice.
Un ras-le-bol de la corruption en Ukraine
"Il faut encore un mandat présidentiel pour que les réformes deviennent irréversibles", a plaidé samedi Petro Porochenko, 53 ans, lors d'un service religieux à Kiev, se plaçant comme l'artisan d'une adhésion future de l'Ukraine à l'UE et à l'Otan.
L'ascension fulgurante de Volodymyr Zelensky a été favorisée par le désamour des électeurs ukrainiens face à des élites éclaboussées par des scandales de corruption à répétition et par leur déception cinq ans après le soulèvement pro-occidental du Maïdan, qui a porté au pouvoir Petro Porochenko.
Les détracteurs de Volodymyr Zelensky s'interrogent cependant sur sa capacité à gouverner le pays, et l’accuse d'être la marionnette de l'oligarque Igor Kolomoïski, ennemi de Petro Porochenko et propriétaire de la chaîne de télévision qui diffuse les spectacles humoristiques de Volodymyr Zelensky.
En revanche, ses partisans voient en lui un nouveau visage, vierge des compromissions et des échecs de la classe politique actuelle.
L'acteur, qui n'a pas fait de campagne traditionnelle, préférant les spectacles aux meetings électoraux et les réseaux sociaux aux interviews, a passé les dernières heures de la campagne officielle vendredi à se produire en banlieue de Kiev avec sa troupe.
Une élection sur fond de crise avec la Russie
Infatigable figure de la politique ukrainienne, Ioulia Timochenko, 58 ans, dont c'est la troisième présidentielle, a pour sa part fait campagne en promettant notamment de diviser par deux les prix du gaz pour la population, au risque de fâcher les bailleurs de fonds de Kiev.
Taxée de populisme par ses détracteurs, elle a plaidé lors de son dernier rassemblement vendredi en faveur d'une "nouvelle stratégie" pour faire sortir la situation de l'impasse dans l'est séparatiste.
Plus de 2 300 observateurs internationaux doivent superviser le déroulement du vote dimanche. Sur fond de crise avec Moscou, Kiev a interdit aux observateurs russes de faire partie du dispositif de supervision et a fermé ses bureaux de vote en Russie, une décision inédite qui prive potentiellement de scrutin au moins 2,5 millions de citoyens ukrainiens résidant dans ce pays.
Avec AFP et Reuters