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Dans la presse, ce mercredi 27 mars, les réactions des journaux algériens à l'appel lancé la veille par le chef d'état-major de l'armée, qui demande à ce que le président Bouteflika soit déclaré inapte à diriger le pays, l'adoption de la nouvelle directive européenne sur le droit d’auteur, et une étrange affaire d'ex-espion assassiné en France.

Dans la presse, les réactions à l’appel du chef d’état-major de l’armée algérienne, qui demande à ce que le président Abdelaziz Bouteflika soit déclaré "inapte" à occuper ses fonctions.

Jusque-là fidèle au chef de l'État, Ahmed Gaïd Salah demande l’application de l’article   102 de la Constitution, qui prévoit de transmettre le pouvoir au président du Sénat lorsque le président de la République " se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions". "Une réponse forte et juste" à la crise politique, estime le journal officiel El Moujahid . Également proche du pouvoir, Le Temps d'Algérie parle d’un "rebondissement", d’un "coup de théâtre", en soulignant les déclarations du général Salah sur "l’attachement de l’Armée nationale populaire à défendre la souveraineté nationale et à protéger le peuple contre tout risque ou danger". L’opposition, elle, accueille ces déclarations avec beaucoup de méfiance. "L’armée s’implique dans la crise", titre El Watan , où le dessin de Hic montre le chef d’état-major jouant au golf, prêt à envoyer la couronne d’Abdelaziz Bouteflika dans le trou numéro   102 de la Constitution. À la une de Liberté-Algérie, Gaïd Salah consulte sa montre, aux côtés du président endormi – il est l’heure, visiblement, de siffler la fin du match, mais le quotidien dénonce "la solution frelatée" proposée aux Algériens. Pas convaincu non plus, El Khabar prévient que "le mouvement populaire dépasse l’article   102". Le journal arabophone voit dans la proposition de Gaïd Salah une simple tentative pour "maintenir le régime" et "gagner du temps" face à la contestation.

Les dessinateurs de presse algériens sont aux premières loges. "Gaïd lâche Bouteflika !", annonce Saad Benkhelif, qui montre le général envoyant le président dans un précipice, grâce à l’article 102. Mais ce que demande le peuple algérien, ce n’est pas seulement son départ, d’après Dilem. "Le peuple demande l’application de l’article   1 de la Constitution"   : "L'article   1 dit que l’Algérie est une république, et ce n’est pas à toi de décider", répliquent les Algériens au général. "Gaïd Salah appelle à l’application de l’article   102", "et le peuple appelle à l’application de l’article   2019   : système dégage", selon Aïnouche, dont on a trouvé le dessin sur Twitter

Du côté de la presse européenne, il est beaucoup question de l’adoption, mercredi, par les eurodéputés de la réforme du droit d'auteur. Cette nouvelle directive est présentée par Il Dubbio comme une victoire pour les groupes de presse et les artistes, et comme un revers pour les géants américains du numérique et les partisans de la liberté du Net. "Guerre européenne du droit d’auteur   : 1 à 0 pour les auteurs", indique le quotidien italien, t andis que ses confrères d’Il Manifesto s’inquiètent de la mise en œuvre d’une "censure préventive" liée à l’établissement d’un nouveau "délit du droit d’auteur". Au Royaume-Uni, The Financial Times évoque, lui, une décision "sévère mais nécessaire". "Le succès des titans de la Silicon Valley s'est fait au détriment des ressources des journaux et de la musique", estime le quotidien économique, qui précise que les pays membres de l'UE disposent maintenant de deux ans pour adapter leur législation à la directive européenne.

Un mot, pour terminer, de cette étonnante affaire, l’assassinat, la semaine dernière, en France, d’ un ex-membre des services de renseignements français. D’après Le Monde , Daniel Forestier a été retrouvé mort jeudi dernier, au pied d’une voiture stationnée sur un parking isolé en Haute-Savoie, son corps atteint par cinq balles, notamment au thorax et à la tête – un mode opératoire attribué à des "tueurs aguerris", par les enquêteurs, qui s’interrogent sur les possibles liens entre cet assassinat et l’affaire qui avait valu une mise en examen, en septembre dernier, à cet ancien membre de la DGSE, les renseignements extérieurs français. Un projet d’assassinat qui aurait visé Ferdinand Mbaou, un opposant au président congolais Denis Sassou-Nguesso, et qui avait été mis au jour par la DGSI – les renseignements intérieurs français.

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