Le président iranien Hassan Rohani a accusé Donald Trump de "colonialisme" après sa décision de reconnaître la souveraineté d'Israël sur la partie annexée du plateau syrien du Golan. L'Arabie saoudite a également fermement condamné cette annonce.
À l’occasion d’une visite à Washington du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, le président américain, Donald Trump, a signé lundi 25 mars un décret par lequel les États-Unis reconnaissent la souveraineté d'Israël sur la partie annexée du plateau syrien du Golan.
Cette décision a déclenché une vague de mécontements au Moyen-Orient. Le président iranien Hassan Rohani a vivement dénoncé mardi 26 mars cette décision. "A un certain moment de l'histoire, du temps du colonialisme, certaines puissances coloniales ont fait de telles choses et attribuer des parties d'un pays à un autre (...) mais cela est sans précédent à notre siècle", a déclaré Hassan Rohani, dont le pays est un allié du président syrien Bachar al-Assad.
"Personne n'aurait cru qu'un homme viendrait en Amérique et remettrait, de façon unilatérale et contre toutes les lois et règles internationales, une terre appartenant à un pays à un agresseur", a-t-il ajouté lors d'une réunion avec des conseillers et des ministres, selon le site internet du gouvernement.
"Une violation de la charte des Nations unies"
Des manifestations ont eu lieu mardi dans de nombreuses villes de Syrie pour protester contre la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté israélienne sur la partie occupée et annexée du plateau du Golan. "Le parti pris éhonté des États-Unis en faveur d'Israël ne changera pas l'identité syrienne du Golan", a affirmé le ministre de l'Information Imad Sara à la télévision d'État syrienne lors de la manifestation à Damas.
L'Arabie saoudite, allié des États-Unis, a aussi fermement condamné la décision de Donald Trump en exprimant "son rejet : le Golan demeure "une terre arabe syrienne occupée" et le reconnaître comme israélien est une "violation de la charte des Nations unies et de la résolution internationale", a rapporté lundi l'agence de presse officielle SPA. "Il y aura des effets négatifs sur le processus de paix au Moyen-Orient, ainsi que sur la sécurité et la stabilité dans la région", indique-t-on encore.
La Turquie a également critiqué cette décision de la Maison Blanche, la qualifiant de "malheureuse" et estimant que "l'approche" de Washington "continue à être une partie du problème plutôt qu'une partie de la solution au Moyen-Orient", a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué.
Aux Nations unies, le secrétaire général Antonio Guterres considère que le statut du plateau du Golan n'a pas changé, a déclaré un porte-parole de l'ONU. Stephane Dujarric a ajouté que la position de l'ONU sur la question figurait dans la résolution prise par le Conseil de sécurité en 1981 selon laquelle l'annexion du Golan par Israël est "nulle et non avenue".
Le plateau du Golan a été en partie occupé par l'armée israélienne lors de la guerre des Six-Jours en 1967, qui en a chassé les forces syriennes. Il a ensuite été annexé par l'État hébreu en 1981, une annexion non reconnue par les Nations unies.
Avec AFP et Reuters