Les propositions d'Emmanuel Macron et les actions menées à la suite du grand débat national "se déploieront jusqu'à l'été", a annoncé dimanche dans le JDD le ministre Sébastien Lecornu.
Sébastien Lecornu, ministre coanimateur du grand débat national, indique, dimanche 10 mars, dans un entretien au Journal du dimanche, qu'Emmanuel Macron le clôturera en avril, ce qui ouvrira "le temps des propositions et de l'action, qui se déploieront jusqu'à l'été".
"En avril, Emmanuel Macron clôturera le grand débat et précisera sa vision en donnant les grands axes de réponse et le sens de la direction à suivre pour le gouvernement. Au début du débat, dans sa lettre, ses questions étaient précises, ses réponses le seront aussi", affirme le ministre chargé des Collectivités territoriales.
Mais la fin du débat, ouvert en pleine crise des Gilets jaunes, "ne signifie pas ‘circulez, il n'y a plus rien à voir, vous pouvez rentrer chez vous’. Après le temps du débat, après le temps du constat, cette prise de parole marquera le temps des propositions et de l'action, qui se déploieront jusqu'à l'été", ajoute-t-il.
"Il y aura des surprises pour ceux qui pensaient que le débat allait être corseté"
Il faudra "rester dans l'épure de ce qui fait l'ADN du macronisme" mais "l'idée qu'il faudra faire des choses différemment est une évidence", selon Sébastien Lecornu. "Nous pouvons muscler certains thèmes, accélérer ou corriger sur d'autres. Avec humilité", a-t-il ajouté.
Parmi les thèmes qui ont émergé du débat, "il y a bien sûr la fiscalité, la démocratie, la transition écologique, la revalorisation de ceux qui travaillent, l'organisation des services publics" mais "il y aura des surprises pour ceux qui pensaient que le débat allait être corseté", d'après lui. "D'autres thèmes ont émergé" comme "la lutte contre la spéculation, contre les inégalités salariales, l'immigration, la revalorisation du métier d'enseignant ou encore l'accès aux soins".
"60 % des réunions organisées l'ont été par des élus locaux"
"Le président se laisse le choix" d'organiser ou non un référendum, assure le ministre, qui salue la "réussite" de la consultation qui s'achève en théorie mi-mars : "Il y a eu 10 000 réunions en deux mois, 1,4 million de contributions sur la plateforme dédiée, 16 000 cahiers déposés dans les mairies". Et "60 % des réunions organisées l'ont été par des élus locaux", un "pied de nez pour ceux qui, au nom des maires, pensaient que ces derniers ne s'en mêleraient pas", lance-t-il en citant "certains représentants de la droite sénatoriale, et d'autres comme le vice-président de l'Association des maires de France, André Laignel, (qui) ont parlé trop vite".
La carte de France des débats par département établie par France 24 à mi-parcours du grand débat national révélait toutefois de fortes disparités géographiques. La participation était ainsi plus forte dans les départements ruraux ou enclavés comme les Alpes-de-Haute-Provence (19,76 réunions organisées pour 100 000 habitants), la Haute-Saône (18 réunions), l’Yonne (13,67 réunions), le Lot (12,23 réunions) et l’Orne (11,80 réunions).
Des départements qui ont en commun d’avoir vu leurs services publics (bureaux de poste, gares, hôpitaux, écoles) disparaître progressivement au fil des ans. Comme le soulignent les chercheurs Aleksandra Barczak et Mohamed Hilal dans l’ouvrage collectif "Services publics et territoires. Adaptations, innovations et réactions", cité par Alternatives économiques, on observe depuis trente ans une "dédensification des services publics plus marquée dans les espaces de faible densité que dans les pôles urbains". En conséquence, la population de ces départements se considère plus abandonnée par le gouvernement.
Avec AFP