
Dans la presse, ce lundi 18 février, l'appel à la mobilisation contre la multiplication des actes antisémites en France, la tournée asiatique de Mohammed ben Salmane, la demande de Donald Trump à ses alliés européens, de rapatrier leurs jihadistes de Syrie, et une belle tradition japonaise.
À la une de la presse française, l’appel à la mobilisation face à la multiplication des actes antisémites, ces derniers mois, notamment en marge du mouvement des Gilets jaunes.
"Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous", prévenait l’écrivain Frantz Fanon, figure de la lutte contre le racisme et la colonisation. Cette mise en garde est reprise ce lundi matin par L'Humanité, qui a choisi pour sa une des images de Simone Veil, rescapée des camps d’Auschwitz et dont les portraits sur des boîtes aux lettres parisiennes ont été recouverts de croix gammées, la semaine dernière, avant d’être nettoyés. Face à la recrudescence des actes antisémites et aux attaques verbales dont a été l’objet le philosophe Alain Finkielkraut, agressé lors de l’acte XIV des Gilets jaunes, samedi, L’Huma dénonce un "retour du refoulé" et plaide pour une "réaction collective". L'appel est lancé, également, par 15 partis pour une grande mobilisation, mardi, partout en France, contre l’antisémitisme. "Marre de cette haine !", titre Le Parisien, alarmé par une "dérive aussi révoltante que préoccupante". Le journal rapporte que l’un des auteurs présumés de l’agression contre Alain Finkielkraut aurait été identifié par la police comme un individu ayant évolué en 2014 dans la mouvance islamiste radicale, et qu’une enquête a été ouverte, dimanche, par le parquet de Paris. Dans le dessin de Ransom, des Gilets jaunes fulminent : "Finkielkraut, voilà l’ennemi". "Ah, ce n’est plus Rotschild ?", référence à la banque où Emmanuel Macron a débuté sa carrière. "Tu le savais, toi, que Macron avait travaillé à la banque Finkielkraut ?"
Alain Finkielkraut dit, lui, qu’il ne porte pas plainte, mais "souhaite connaître l’identité" de ses agresseurs. Dans une interview au Figaro, auquel il collabore régulièrement, le philosophe présente les insultes dont il a été l’objet comme la manifestation de la "rhétorique islamiste", en s’inquiétant d’une "version hideuse de la convergence des luttes", entre cette parole-là et le discours de l’extrême droite. Libération demande à ce que "l’attaque antisémite dont il a été l’objet" soit "sanctionnée avec la plus grande sévérité", en appelant les Gilets jaunes à "faire le ménage" dans leurs rangs et à "se désolidariser publiquement des abrutis qui les salissent et salissent le pays".
Mohammed ben Salmane a débuté dimanche sa tournée asiatique au Pakistan. Cette visite en grande pompe fait la une de Dawn. D’après le quotidien pakistanais, le prince héritier d’Arabie saoudite a été accueilli par le Premier ministre, Imran Khan. L e journal évoque la signature de plusieurs contrats, notamment dans la pétrochimie et l'agriculture, pour plus de 17 milliards d’euros, et souligne aussi la relation "forte et stratégique" entre Islamabad et Riyad, notamment pour mettre fin à la guerre en Afghanistan. Le journal saoudien Arab News n’est pas en reste d’amabilités, citant MBS à son arrivée au Pakistan : "Considérez-moi comme l’ambassadeur du Pakistan en Arabie saoudite". Le journal saoudien précise que prince héritier va poursuivre sa visite en Inde. Y jouera-t-il les médiateurs dans un contexte de nouvelles frictions entre Islamabad et New Delhi ? D’après The Financial Times, l’Inde accuse de nouveau le Pakistan de soutenir le mouvement islamiste séparatiste Jaish-e-Mohamed, l’Armée de Mohamed, qui a revendiqué l’attaque de la semaine dernière au Cachemire, où 44 policiers indiens ont été tués – une attaque qui ne restera pas "impunie", selon le gouvernement indien, qui a annoncé dimanche l’arrestation de 23 membres du mouvement.
Aux États-Unis, Donald Trump demande aux Européens de rapatrier leurs ressortissants retenus en Syrie, pour avoir rallié le groupe État islamique (EI). Alors que ce qu’il reste du "califat" autoproclamé semble sur le point de tomber, le président américain demande à la Grande-Bretagne, à la France et à l’Allemagne de reprendre "plus de 800" jihadistes capturés en Syrie pour les traduire en justice, selon Der Tagespiegel, qui assure que cette demande a été reçue avec "compréhension" par la gauche et les Verts allemands, tandis que le gouvernement dit examiner "des options pour permettre (à ses) ressortissants de quitter la Syrie, et en particulier les cas humanitaires". Au Royaume-Uni, le cas Shamima Begum fait polémique depuis plusieurs jours.
Cette jeune femme, qui avait rejoint l'EI en 2015 et se trouve actuellement dans un camp de réfugiés où elle vient d'accoucher, réclame à présent la "compassion" de son pays pour y retourner avec son bébé. "Je ne savais pas dans quoi je m'embarquais quand je suis partie", "j’étais juste une femme au foyer", assure-t-elle aujourd’hui, tout en disant ne pas regretter d'avoir rejoint la Syrie. Lu dans The Daily Telegraph.
Un mot pour terminer de cette belle tradition japonaise, dont fait état l'Asahi Shimbun : la participation de milliers d’hommes, samedi soir, à une fête religieuse annuelle appelée "Hakada Matsuri", le "festival nu", où ces hommes non pas totalement nus, mais vêtus d’un simple pagne, tentent d’attraper des bâtons de bois censés porter chance pour toute l’année.
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