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Benoît Hamon appelle à une votation citoyenne pour unir la gauche aux européennes

Le chef de file de Génération.s, Benoît Hamon, a lancé un appel, vendredi, à la gauche, aux écologistes et aux mouvements citoyens pour participer à une consultation populaire afin de construire une liste d'union aux européennes du 26 mai.

Une primaire nouvelle génération pour unir la gauche autour d'une liste commune pour les élections européennes ? C'est la proposition de Benoît Hamon, fondateur de Génération.s. Cette "votation citoyenne" serait organisée au mois d'avril.

"On adresse aujourd'hui une invitation aux têtes de listes et aux mouvements politiques, et plus largement à des intellectuels et aux mouvements citoyens pour qu'ils s'inscrivent dans cette votation inclusive pour l'union et qu'ils répondent avant le 22 février", a déclaré Benoît Hamon au Monde, dans une interview publiée vendredi 8 février.

"Je propose une votation citoyenne pour l’union. C’est d’une grande simplicité. Elle s’adresse à l’ensemble des citoyens, de gauche et écologistes, et sera électronique et physique", précise-t-il au quotidien du soir.

Il tend notamment la main à La France insoumise (LFI), au Parti socialiste (PS), au Parti communiste (PCF), à Europe Écologie - Les Verts (EELV) ou à Place Publique pour cette initiative qui se matérialiserait par un vote physique le 14 avril, ou électronique entre le 7 et le 14 avril.

Chaque votant choisirait trois listes à qui il donnerait un ordre de préférence. L'issue du scrutin permettrait de panacher la liste finale en conséquence. Quant au programme que porterait cette liste hétérogène, Benoît Hamon ouvre la possibilité d'un "double vote : à la fois sur les listes et sur les éléments saillants des programmes".

Le PS intéressé, fin de non-recevoir pour les Verts et LFI

Il y a déjà plusieurs mois, LFI et EELV ont tous deux fait connaître leur intention de porter de manière autonome une liste aux européennes. Le PCF, Générations et le PS s'inscrivent davantage dans une perspective d'union, aiguillonnés par le mouvement lancé par Raphaël Glucksmann, Place Publique.

Critiquant les "unions de façade" et plaidant "la clarté", "au moment où l'Europe va mal", Yannick Jadot, tête de liste EELV pour les européennes, a rejeté la proposition de Benoît Hamon. "La politique c'est la cohérence, la sincérité et la clarté", a-t-il insisté sur franceinfo.

La France insoumise a également opposé une fin de non-recevoir à l'idée de Benoît Hamon, comme elle l'a toujours fait lorsqu'il s'agit de constituer une liste d'union de la gauche.

"C'est la primaire de ceux qui sont d'accord avec les traités européens. Donc nous ne sommes pas concernés", a dit à Reuters, Manuel Bompard, directeur des campagnes du parti dirigé par Jean-Luc Mélenchon.

Le PS l'a accueillie plus favorablement. "L'idée de l'union fait enfin son chemin", s'est réjoui auprès de l'AFP un des porte-parole, Pierre Jouvet, sans se prononcer sur la "méthode" proposée par M. Hamon, une question "secondaire".

L’union est un combat! Heureux de voir que @benoithamon et ses amis partagent désormais cette ligne. La raison commence à l’emporter sur les égos.Maintenant trouvons les modalités partagées pour avancer. Il y a un besoin urgent de gauche en Europe.Transformons ce besoin en envie! https://t.co/zhxLG1RH2B

  Pierre Jouvet (@PJouvet) 8 février 2019

"Je n'ai pas exactement compris le système. Techniquement je ne vois pas comment il veut faire ça", a-t-il commenté, en appelant les uns et les autres à se "mettre autour de la table".

Cependant, le sénateur PS Rachid Temal a lui dénoncé une "manœuvre tacticienne" et une offre "tardive". "Notre stratégie doit procéder du PS et pas des autres", a-t-il dit.

Selon le dernier sondage OpinionWay/Tilder auprès de 1810 personnes et diffusé le 31 janvier, la liste LFI recueillerait 8 %, EELV 8 %, le PS 6 %, Générations 4% et le PCF 2 %.

Avec AFP et Reuters