Carlos Ghosn a reçu pour son "bénéfice personnel" l'équivalent d'un versement de 50 000 euros dans le cadre d'une convention de mécénat avec le château de Versailles où il a célébré son mariage en 2016, affirme Renault jeudi.
S’agit-il d’un abus de bien social ? Renault a annoncé jeudi 7 février s'apprêter à signaler à la justice que son ancien patron Carlos Ghosn avait reçu pour son "bénéfice personnel" "une contrepartie d'une valeur de 50 000 euros dans le cadre d'une convention de mécénat signée avec le château de Versailles".
Le constructeur automobile "a décidé de porter ces faits à la connaissance des autorités judiciaires", a indiqué Renault dans un communiqué au lendemain de la révélation par le Figaro de cette affaire, liée selon le journal à la célébration du mariage de Carlos Ghosn dans le château le 8 octobre 2016.
"Les éléments réunis jusqu'ici nécessitent que des vérifications supplémentaires soient menées", a ajouté Renault.
Bruno Le Maire a déclaré jeudi vouloir la "transparence totale". "L'audit sur Renault a commencé, il commence à donner des résultats, je l'ai commandé personnellement", a dit le ministre français de l'Economie. "L'audit sur (la holding) RNBV va commencer dans quelques jours et le plus tôt sera le mieux. Nous voulons la transparence complète", a encore déclaré Bruno Le Maire.
Réception en grande pompe
Selon le Figaro, le groupe au losange a découvert que l'établissement public du château de Versailles avait enregistré la location du Grand Trianon - soit une prestation évaluée à 50 000 euros - comme une contrepartie du contrat de mécénat signé entre les deux partenaires en juin 2016.
Or cette réception en grande pompe pour le mariage de Carlos Ghosn avec sa seconde épouse Carole est un événement privé sans aucun lien avec le mécénat de Renault, ajoute le quotidien.
Une facture de la société ayant organisé le mariage indique que la location a été "offerte par Versailles", ce qui peut laisser supposer que le cadeau a été fait directement à Carlos Ghosn et rendant la situation complexe à interpréter.
Ghosn toujours emprisonné au Japon
Ces découvertes ont été faites dans le cadre des investigations lancées par Renault en interne en novembre, peu après l'arrestation de son ancien patron au Japon.
Jusqu'à présent, elles n'avaient mis en évidence aucun manquement attribuable au bâtisseur de l'alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors.
Carlos Ghosn, emprisonné et inculpé au Japon pour abus de confiance présumé, a démissionné fin janvier de son poste de PDG de Renault. Il avait été démis de la présidence de Nissan et Mitsubishi peu après son arrestation en novembre.
Avec AFP