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Concurrence chinoise : "L'Europe est-elle si naïve ?"

À la une de la presse, mercredi 6 février, les premières réactions au discours sur l’état de l’Union de Donald Trump. Le bras de fer autour du géant des télécoms Huawei. Le projet de fusion Alstom-Siemens. Une statue de Margaret Thatcher. Et la perception différenciée de la douleur des petites filles et des petits garçons.

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À la une de la presse, les premières réactions au discours sur l’état de l’Union de Donald Trump, cette nuit.

Comme attendu, le président américain a appelé le Congrès à l’unité, en déclarant que les Américains veulent être gouvernés "non pas par deux partis, mais comme une seule nation". Un appel "troublant", selon Politico, qui n’a pas oublié les propos incendiaires de Donald Trump contre les démocrates. Le site relève aussi que le ton rassembleur, conciliant du président, ne l’a pas empêché de marteler, une fois de plus, la nécessité de construire un mur à la frontière mexicaine, mesure-phare de son programme dont les démocrates ne veulent pas entendre parler. Chassez le naturel… Pas convaincu non plus par son ton apaisé, le dessinateur Jack Ohman, pour The Sacramento Bee, montre Donald Trump annonçant qu’il va interrompre son appel "émouvant " à l’unité. "Pocahontas, Crooked Hillary, Cryin’ Chuck"   : c’est plus fort que lui, Donald Trump ne peut pas s’empêcher d’insulter ses adversaires, comme s’il était atteint du syndrôme de Gilles de La Tourette, bourré de tics verbaux.

Sans surprise, le discours de Donald Trump ne convainc pas ses adversaires. The New York Times a du coup décidé d’écrire sa propre version de ce discours, en décrivant une réalité américaine bien plus sombre que celle décrite cette nuit par Donald Trump   : "La croissance de l’économie ne profite pas beaucoup à la plupart des familles. L’espérance de vie diminue. La planète se réchauffe. Et le reste du monde est moins amoureux de l’Amérique qu’il ne l’a été dans le passé". Pas convaincues non plus, ces élues démocrates qui ont voulu marquer les esprits en s’habillant en blanc pour soutenir les droits des femmes "que le président ne respecte pas", selon elles. "À quoi ça sert de vous habiller toutes de la même façon?", leur lance un élu dans le dessin de Mike Thompson. "Ça a l’air de marcher pour vous", rétorque l’une d’elle, face à un aéropage de costumes-cravates. Un dessin publié par USA Today.

Donald Trump a aussi évoqué, dans son discours, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, qu’il accuse de "voler les emplois et la richesse des Américains". La bataille actuelle autour de Huawei illustrerait ce bras de fer, d’après Le Figaro, qui explique que les États-Unis, mais aussi d’autres pays occidentaux, "cherchent à éviter la mainmise du géant chinois des télécoms sur le marché de la 5G, la téléphonie du futur dont il est le leader mondial". Le journal, qui évoque une "guerre froide technologique", assure qu’il ne veut pas "crier au 'péril jaune'", mais qu’il est temps, pour les Européens, "de se montrer moins naïfs face à un acteur qui s’affranchit souvent des règles du jeu". "Si l’Europe n’investit pas dans l’innovation pour les secteurs stratégiques, sa dépendance technologique va dangereusement s’accroître et elle sera soumise aux aléas du grand jeu auquel se livrent les États-Unis et la Chine", met en garde le journal.

La concurrence chinoise est aussi évoquée dans le projet de fusion entre Alstom et Siemens, sur lequel la Commission européenne va se prononcer aujourd’hui. "Sauf immense surprise", Bruxelles devrait mettre son veto à l’opération, d’après Les Échos, qui expliquent que "la menace du constructeur chinois CRRC, avancée pour justifier cette fusion, n’a pas été jugée recevable par la direction de la concurrence à Bruxelles, qui fait valoir, elle, que sa raison d’être est avant tout de protéger le consommateur". Alors que certains dénoncent déjà un "cadeau" fait à la Chine, L’Opinion se demande si "l’Europe est réellement si naïve", si elle se laisse effectivement écraser par le panda chinois, comme le suggère ce dessin de Kak. Le journal met en garde contre les "faux procès", de ceux qui présentent la Commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, "comme une technocrate rétrograde, naïve et idéologue". "Les toqués du Meccano industriel jouent avec le feu, parce qu’attaquer la bureaucratie bruxelloise ne sert qu’à alimenter la démagogie générale, à cacher les responsabilités de chacun", accuse le journal, qui estime que "ce n’est pas la Commission européenne qui est trop forte, mais l’Europe politique qui (est) trop faible".

Elle fut, en son temps, la championne des ultralibéraux et des eurosceptiques, l’une des femmes politiques les plus honnies de son époque, il s'agit bien sûr de Margaret Thatcher, qui semble poursuivie par la haine même après sa mort. D’après The Guardian, une statue à son effigie a dû trouver refuge dans sa ville natale, après avoir été refusée à Londres. Egalement dans la rubrique "Dames de fer", Slate rapporte qu’une étude de l’université de Yale montre que la douleur des petites filles est généralement moins prise au sérieux que celle des petits garçons. Pourquoi? Parce que "les stéréotypes de genre explicites, qui veulent que les garçons soient plus stoïques et les filles plus émotives", fausseraient l'évaluation de la douleur des enfants par les adultes .

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