À la une de la presse française, mardi 15 janvier, le coup d’envoi du grand débat national voulu par Emmanuel Macron pour tenter de désamorcer la colère des Gilets jaunes. Des éléments de l’enquête sur l’attentat contre le marché de Noël de Strasbourg, le mois dernier. Et un vote crucial du parlement britannique sur le Brexit.
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À la une de la presse française, mardi matin, le lancement du grand débat national voulu par Emmanuel Macron, pour tenter de désamorcer la colère des Gilets jaunes.
Pour donner le coup d’envoi de ce débat, le président est attendu à Grand Bourgtheroulde, une petite ville de 3 500 habitants en Normandie, où les Gilets jaunes sont très mobilisés depuis le début du mouvement. Objectif de ce "grand oral" d’Emmanuel Macron : rencontrer le maire et recueillir les doléances des habitants, selon Paris-Normandie. "Bonjour, c’est pour un débat", annonce Libération, qui évoque la volonté d’Emmanuel Macron de "renouer avec l’esprit, les fondamentaux" qui ont fait le succès de son mouvement "En Marche", en 2016. "Pas gagné", d’après journal, qui s’inquiète de "l’improvisation en ce jour de lancement officiel du grand débat", mais veut "donner sa chance" à cette consultation, dont Libé espère qu’elle contribuera à "réconcilier les Français avec la politique".
Les Français semblent cependant divisés sur l’opportunité de participer ou non à ce débat. "Y aller ou non, y a débat", d’après 20 minutes, qui a demandé à ses lecteurs s’ils comptaient y participer. Certains sont enthousiastes, comme Cédric, qui estime que la discussion "permettra de remonter les vrais problèmes des gens au quotidien, et non ceux d’une minorité qui crie plus fort que les autres", et que "boycotter ce débat (serait) un acte de lâcheté démocratique". D’autres, en revanche, sont plus méfiants, à l’image de Stéphane, pour qui cette consultation n’est que "de la poudre aux yeux en attendant les élections européennes". "Le scepticisme de l’opposition et des Gilets jaunes" rendent l’organisation de ce débat "particulièrement délicat", indique Le Figaro, qui se réjouit de voir la question de l’immigration faire partie des thèmes retenus pour le débat. Le journal précise le déroulement de la consultation prévue jusqu’au 15 mars : soit dans des réunions d’initiatives locales, avec l’aide des mairies et des associations, soit dans des "stands de proximité" installés dans des lieux de passage du quotidien. Pour garantir l’impartialité des échanges, un collège de cinq personnalités, dont les noms ne sont pas encore connus, devrait être réuni vendredi.
L’Humanité a consulté les cahiers de doléances déjà mis à la disposition des Français. Ouverts dans plusieurs mairies, ces registres "déborderaient" du cadre voulu par Emmanuel Macron. D’après l’Huma, ces cahiers exprimeraient à la fois "l’espoir et la réalité", et feraient surtout état de préoccupations de la vie quotidienne : le revenu disponible pour vivre, la suppression de la CSG pour les retraités et les petits revenus, des retraites indexées sur l’inflation, la lutte contre l’évasion fiscale, ou encore la renationalisation des autoroutes. "Des évidences qu’Emmanuel Macron veut ignorer", accuse L’Huma.
Un mot, également, de l’enquête sur l’attentat du marché de Noël de Strasbourg, le 11 décembre dernier. Le Monde a eu accès à des éléments de l’enquête, selon lesquels Cherif Chekatt, le djihadiste qui a tué cinq personnes, aurait cherché des armes plusieurs semaines avant son attaque et aurait aussi confié à sa mère son "intention de mourir". L e journal rapporte également que la revendication de l’attentat, diffusée par le groupe État islamique, sans précision du nombre de victimes ou du nom de guerre de Chekatt, reste en revanche "considérée comme opportuniste, aucun lien (entre l’organisation et lui) n’étant avéré".
Du côté de la presse britannique, il est évidemment question du vote crucial, ce soir, du parlement sur le Brexit. Sur les 650 députés que compte le parlement, "y aura-t-il plus de 100 conservateurs prêts à voter contre leur propre camp, contre Theresa May ?", s’interroge The Independent, avec la photo solennelle du jour se levant sur Westminster. La Première ministre a tenté, une nouvelle fois, hier soir, de convaincre les parlementaires de voter en faveur de son projet de Brexit, en les mettant en garde contre le saut dans l’inconnu que représenterait un éventuel vote négatif. Un discours relayé par The Daily Mail, qui demande aux députés "d’honorer le résultat du référendum sur le Brexit", et de faire passer leur pays "d’abord". "17 410 742 Britanniques ont voté pour le Brexit. Ne perdez pas notre confiance à jamais", martèle The Daily Express. Ces menaces suffiront-elles à sauver la peau de Theresa May et de l’accord qu’elle a conclu avec Bruxelles ? Pas sûr, à en croire le dessinateur Dave Brown, qui la voit déjà rangée sur l’étagère des souvenirs, et la montre sous la forme d’une veille théière très ébréchée, en soldes. La "théière commémorative du Brexit". Un dessin trouvé sur Twitter.
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