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Nouvelle série de procès à l'encontre des opposants au régime

Le tribunal révolutionnaire de Téhéran amorce une nouvelle vague de procès contre plusieurs opposants au régime iranien. Plusieurs personnalités, comme l'ex-vice-ministre de l'Intérieur, Mostafa Tajzadeh, sont sur le banc des accusés.

REUTERS - La justice iranienne a entamé mardi sa quatrième vague de procès collectifs contre des opposants politiques accusés d'avoir fomenté des troubles après la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin, rapporte l'agence officielle Irna.

L'agence avait indiqué auparavant que parmi les accusés qui devaient comparaître devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran figuraient l'ancien vice-ministre de l'Intérieur Mostafa Tajzadeh, l'ancien vice-ministre des Affaires étrangères Mohsen Aminzadeh, l'ancien porte-parole du gouvernement Abdollah Ramezanzadeh et l'universitaire irano-américain Kian Tajbakhsh.

Saaed Hajjarian, ancien vice-ministre du Renseignement devenu artisan du mouvement réformateur, fait également partie des prévenus. Hajjarian est handicapé depuis une tentative d'assassinat en 2000.

"Au cours de cette quatrième session du tribunal, les éléments et les conspirateurs des récentes émeutes et troubles en Iran seront jugés et certains d'entre eux devraient exprimer leur opposition", écrit Irna.

La radio-télévision d'Etat a indiqué que l'audience avait déjà commencé sans fournir de précisions sur l'identité des accusés.

Trois procès collectifs ont déjà eu lieu en Iran après les manifestations consécutives aux élections présidentielles du 12 juin qui ont vu la victoire d'Ahmadinejad.

Plus d'une centaine de personnes, y compris de hauts responsables politiques, ont comparu, certains étant accusés d'atteinte à la sécurité nationale, une infraction passible de la peine de mort suivant la loi islamique iranienne.

L'universitaire française Clotilde Reiss ainsi que deux Iraniens travaillant pour les ambassades de Grande-Bretagne et de France à Téhéran faisaient partie des personnes qui ont comparu devant le tribunal le 8 août.

La jeune femme de 24 ans a passé un mois et demi en prison sous l'accusation d'espionnage avant d'être remise en liberté sous caution et d'être hébergée à l'ambassade de France sous contrôle judiciaire. L'universitaire est toujours dans l'attente du jugement du tribunal de Téhéran.

Les résultats du premier tour de l'élection du 12 juin ont plongé l'Iran dans sa plus grave crise interne depuis la révolution islamique de 1979, mettant au jour de profondes divisions au sein des élites dirigeantes.

Les experts estiment que ces procès constituent une tentative du pouvoir pour décapiter l'opposition modérée et mettre fin à la contestation de la rue.

La plupart des anciens responsables poursuivis ont occupé des fonctions sous la présidence de Mohammed Khatami entre 1997 et 2005 qui a soutenu la candidature du modéré Mirhossein Moussavi lors du scrutin de juin.