Lors d'un référendum, 65% des Irlandais ont voté, vendredi, pour l'abrogation du délit de blasphème, mis en place en 1937. Les 3,2 millions d'électeurs irlandais ont aussi réélu Michael Higgins comme président.
C'est un vote symboliquement important. Vendredi 26 octobre, les Irlandais ont voté à 65% pour l'abrogation du délit de blasphème selon les résultats officiels publiés samedi dans la soirée. Ce délit, mis en place en 1937, n'a jamais été appliqué depuis. Il figurait néanmoins dans la Constitution irlandaise.
"J'ai toujours considéré qu'il n'y avait aucune place pour un délit comme celui-là dans notre Constitution", a réagi le ministre de la Justice irlandais Charlie Flanagan à l'annonce des résultats. "L'Irlande est fière, à juste titre, de sa réputation d'une société moderne et libérale", a-t-il ajouté.
Le délit de blasphème était dans la Constitution
Malgré son caractère obsolète, le blasphème avait été défini dans une loi de 2009 sur la diffamation comme tout propos ou action "grossier ou injurieux à l'égard des éléments sacrés d'une religion", pouvant ainsi causer "l'indignation des fidèles". En vertu de l'article 40.6.1 de la Constitution, le blasphème était passible d'une amende de 25 000 euros.
Les dernières poursuites pour blasphème remontent à 1855, avant l'indépendance du pays, contre un prêtre disant avoir accidentellement brûlé une bible et finalement acquitté.
Le blasphème était revenu au devant de l'actualité en 2015 quand l'acteur et réalisateur britannique Stephen Fry avait traité Dieu de "stupide" pour avoir créé un monde rempli d'"injustices", sur la télévision irlandaise. Une enquête avait été ouverte mais elle n'avait pas débouché sur des poursuites.
Le président sortant réélu
Dans le même temps, les 3,2 millions d'électeurs irlandais ont été appelés à élire un nouveau président, un poste avant tout honorifique. Le président sortant Michael Higgins a été réélu avec 55,8 % des voix, largement devant Peter Casey, qui a rassemblé 23,3 % des voix. Six candidats étaient en lice pour cette élection.
"La présidence n'appartient pas seulement à une personne mais aussi à l'ensemble du peuple irlandais", a réagi Michael Higgins après sa victoire, samedi.
Avec AFP et AP