Les Verts et le rassemblement Europe-Écologie sont réunis, à Nîmes, pour peaufiner leur stratégie électorale. Évoquant une éventuelle alliance avec les centristes, Daniel Cohn-Bendit met le Parti socialiste face à ses contradictions.
À l’occasion de leurs Journées d’été qui se déroulent du 20 au 22 août à Nîmes, dans le sud de la France, les Verts et Europe-Écologie, ont clairement affiché leurs ambitions pour les élections régionales de 2010. Portés par leur succès aux européennes de juin (ils sont arrivés en troisième position du scrutin avec 16,28 % des suffrages), les écologistes sèment la zizanie dans les rangs du Parti socialiste (PS).
Évoquant l’éventualité d’une alliance avec leMouvement démocrate (MoDem), parti centriste de François Bayrou, Daniel Cohn-Bendit, député européen et figure de proue d’Europe-Écologie, place le PS face à ses contradictions. "Il faut changer la gauche et défier la droite (...) et s'il faut y ajouter le MoDem [pour y parvenir], on ajoutera le MoDem, a-t-il lancé lors de l’ouverture des Journées d’été. Il est temps de faire l'inventaire des valeurs de la gauche."
Rue de Solférino, en revanche, le message officiel reste "l’alliance à gauche, et purement à gauche". "Les alliances au centre, la SFIO [Section française de l'internationale ouvrière, ancêtre du Parti socialiste, ndlr] a donné, c’est ringard", commentait le 19 août Emmanuel Maurel, en charge de l'organisation de l’université d'été du PS à La Rochelle.
Mais dans les rangs du PS, des voix dissonantes s’élèvent. Comme celle de Vincent Peillon, à la tête du courant L’espoir à gauche : "Pour gouverner, nous devons construire des rassemblements larges et des majorités fortes allant jusqu’au MoDem", a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Le Monde daté de vendredi, aux cotés de Daniel Cohn-Bendit.
Poussant la provocation, Vincent Peillon, qui avait soutenu Ségolène Royal face à Martine Aubry lors du Congrès de Reims, a organisé les ateliers d’été de L'espoir à gauche une semaine avant l’université d’été de La Rochelle. Il y a invité des têtes de liste d’autres formations politiques, comme Christiane Taubira (Parti radical de gauche, PRG), Robert Hue (ex-secrétaire général du Parti communiste français, PCF), Daniel Cohn-Bendit (Europe-Écologie) et, le comble, Marielle de Sarnez, bras droit de François Bayrou au sein du MoDem.
L’ouverture affichée par Vincent Peillon n’est pas pour déplaire à Europe-Écologie qui en défend le principe pour fonder un "front anti-droite" aux élections régionales de mars prochain. Pourtant, les écologistes prévoient de ne pas présenter de liste commune avec le PS dès le premier tour. "Nous ferons campagne pour notre propre projet", explique dans Le Monde Daniel Cohn-Bendit.
Mais au second tour, des alliances seront envisagées avec, comme l’explique celui-ci, "la gauche traditionnelle autant que les forces présentes, par exemple le MoDem". Objectif avoué : battre la droite aux régionales.