Le leader de l'opposition aux Maldives, Ibrahim Mohamed Solih, a revendiqué dimanche une large victoire à l'élection présidentielle. L'ONG Transparency Maldives a confirmé qu'il avait remporté ce scrutin qui s'est déroulé dans un climat tendu.
Le président sortant abordait ce scrutin avec confiance. C'est pourtant le candidat d'opposition, Ibrahim Mohamed Solih, qui a revendiqué, dimanche 23 septembre, la victoire à l'élection présidentielle aux Maldives.
Selon des résultats relayés par les médias locaux, le candidat commun de l'opposition est crédité de 16 points d'avance sur Abdullah Yameen, qui briguait à 59 ans un second mandat de cinq ans. L'opposition, sur la base de ses propres sondages réalisés à la sortie des urnes, a affirmé que Solih, alias Ibu, l'emportait avec 63 % des suffrages exprimés.
"C'est un moment de joie, un moment d'espoir. C'est un voyage qui s'achève dans les urnes parce que le peuple en a voulu ainsi", a déclaré Ibrahim Mohamed Solih devant la presse à Malé, la capitale des Maldives. "Le message est fort et clair : le peuple des Maldives veut le changement, la paix et la justice. J'aimerais appeler le président Yameen à accepter la volonté du peuple et à engager une transition douce du pouvoir telle que prévue par la Constitution", a-t-il ajouté.
Dans le camp du président sortant, on souligne que les résultats de circonscriptions favorables au chef de l'État ne sont pas encore connus.
L'ONG Transparency Maldives (TM), l'une des rares à pouvoir observer le déroulement du scrutin, a confirmé la victoire de l’opposition. "Nos résultats basés sur un décompte rapide indiquent qu'Ibrahim Mohamed Solih a remporté l'élection présidentielle avec une marge déterminante", note dans un communiqué l'ONG qui appelle à un "transfert pacifique du pouvoir".
Opposants en prison
Ce pays insulaire de 400 000 habitants dans l'océan Indien est devenu le théâtre de la rivalité entre son partenaire traditionnel, l'Inde, et la Chine, qui soutient les efforts du président Yameen pour développer les infrastructures.
Le gouvernement du président Yameen a jeté en prison nombre d'opposants au chef de l'État, dont l'ancien président Maumoon Abdul Gayoom (qui est le demi-frère de Yameen), pour des accusations allant de terrorisme à corruption.
Durant la campagne, l'opposition et les organisations internationales ont critiqué le manque de transparence et les mesures de répression au fil du processus électoral.
Le pays est sous tension depuis février, lorsque le président Yameen a instauré l'état d'urgence dans le but d'annuler un arrêt de la Cour suprême qui cassait les condamnations de neuf dirigeants de l'opposition, dont l'ancien président Mohamed Nasheed, premier dirigeant démocratiquement élu du pays.
Avec AFP et Reuters