Les druzes israéliens, communauté arabophone et musulmane, ont manifesté samedi dans les rues de Tel Aviv contre une loi adoptée le 19 juillet dernier, qui définit Israël comme "l’État-nation du peuple juif" et les marginalise, selon eux.
Les druzes israéliens descendent dans la rue. Quelque 50 000 membres de cette communauté musulmane ont manifesté, samedi 4 août à Tel-Aviv, contre une nouvelle loi controversée qui, selon eux, porte atteinte aux droits des minorités. La loi, votée le 19 juillet avec le soutien du Premier ministre Benjamin Netanyahou, définit Israël comme l’État-nation du peuple juif".
La minorité druze, qui représente 130 000 personnes vivant principalement dans le nord d'Israël, demande à la Cour suprême de statuer sur ce texte législatif. Les druzes, qui parlent l'arabe et professent une foi issue d'un islam très hétérodoxe, effectuent leur service militaire obligatoire et servent dans l'armée israélienne, contrairement aux Arabes israéliens.
"Égalité"
Arborant des drapeaux de leur communauté et israéliens, les protestataires ont défilé dans le centre de Tel-Aviv an scandant "Égalité". "Malgré notre loyauté illimitée à l'État, celui-ci ne nous considère pas comme des citoyens égaux", a affirmé le chef spirituel de la communauté druze, cheikh Mouafak Tarif dans un discours.
La loi déclare que l'établissement de "localités juives relève de l'intérêt national", confère aux juifs le droit "unique" à l'autodétermination en Israël et proclame que l'hébreu est la seule langue officielle d'Israël alors que l'arabe n'aura qu'un statut "spécial" qui n'a pas été défini.
Le Parlement israélien a été convoqué le 8 août pour une séance extraordinaire sur cette loi, à la demande de 52 députés d'opposition (sur un total de 120), selon lesquels les débats seront centrés sur "les atteintes aux valeurs d'égalité et de démocratie". Cette loi fait partie des lois fondamentales qui font office de Constitution en Israël.
Avi Dichter, rapporteur de la loi et député du Likoud, le parti de droite de Netanyahou, a exclu tout changement de ce texte dénoncé comme "raciste" par les députés arabes d'opposition.
Les Arabes israéliens, qui représentent 17,5 % de la population, sont les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d'Israël en 1948, et se disent victimes de discriminations.
Avec AFP