
Après l'expulsion de deux diplomates russes par Athènes, Moscou a à son tour annoncé mercredi l'expulsion des diplomates grecs. La Grèce accuse la Russie d'ingérence dans l'accord avec Skopje sur le nom de "République de Macédoine du Nord".
La Russie a annoncé, mercredi 11 juillet, qu'elle allait expulser deux diplomates grecs en riposte à l'expulsion de diplomates russes en poste à Athènes.
Fait sans précédent, les autorités grecques avait décidé d’expulser ces deux diplomates russes et d’interdire l'accès au territoire grec à deux autres diplomates, les soupçonnant d'avoir cherché à saboter l'accord conclu mi-juin entre Athènes et Skopje sur le futur nom de l'ex-république yougoslave qui s'appellera "République de Macédoine du Nord", a rapporté le journal grec Kathimerini, qui cite des sources diplomatiques.
Des manifestations contre le rapprochement avec Skopje
À Athènes, on déclarait mercredi de source diplomatique que la Grèce avait informé le 6 juillet la Russie des expulsions de diplomates russes, pour des activités illicites touchant à la tenue de manifestations contre l'accord avec la Macédoine, mais aussi pour des tentatives de corruption de responsables de l'État grec.
Des centaines de milliers de Grecs avaient manifesté en février et en mai contre la perspective d'un accord avec la Macédoine. Une série de nouveaux rassemblements de protestation a été organisée depuis la conclusion officielle de cet accord, mais avec une faible mobilisation au delà des cercles les plus nationalistes et des troupes du parti néonazi Aube Dorée.
Une Macédoine qui se rapproche de l’UE
S’il est ratifié par les parlements grecs et macédoniens, l'accord entre Athènes et Skopje lèvera le veto opposé jusqu'alors par la Grèce à une entrée de la Macédoine dans l'Union européenne et dans l'Otan. Or cette perspective indigne Moscou.
La nouvelle de ces expulsions a été annoncée au moment où l'Otan tient, mercredi et jeudi à Bruxelles, un sommet au cours duquel l'alliance devrait adresser officiellement une invitation à la Macédoine à rejoindre l’Otan.
Avec AFP et Reuters