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Le mari d'Alexia Daval nie l'avoir tuée, et accuse son beau-frère

Le mari d'Alexia Daval, Jonathann, qui avait reconnu l'avoir étranglée, a changé de version la semaine dernière. Il accuse désormais son beau-frère du meurtre et évoque "un pacte secret" passé par la famille pour dissimuler les faits.

Coup de théâtre dans l'affaire Alexia Daval. Jonathann Daval, un informaticien âgé de 34 ans auditionné à sa demande mercredi 27 juin par le juge d'instruction en charge de l'affaire à Besançon, est revenu sur ses aveux passés lors de sa garde à vue en janvier, trois mois après la mort de sa femme, une employée de banque de 29 ans.

Le corps d'Alexia Daval avait été découvert, en partie calciné, dans un bois, près de Dijon (à Gray-la-Ville, en Haute-Saône), où vivait le couple. L'autopsie avait révélé que la jeune femme avait été victime de violences, de coups et avait été étranglée.

Devant le juge d'instruction, Jonathann Daval a accusé son beau-frère, Grégory Gay, d'avoir étranglé la victime en tentant de la maîtriser lors d'une crise d'hystérie au domicile des parents de la jeune femme, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017, selon une source proche de l'enquête. Les Daval y dînaient en compagnie de la soeur d'Alexia, Stéphanie, et de son mari, Grégory Gay.

"Un pacte secret pour étouffer l'affaire"

Selon l'Est républicain, Jonathann Daval a raconté au magistrat que "l'ensemble de la famille aurait scellé un pacte secret pour étouffer l'affaire". "La version de Jonathann Daval est très claire: il n'a pas tué son épouse", mais "personne n'est pointé du doigt", a déclaré mercredi 4 juillet son avocat Randall Schwerdorffer, ne voulant "ni confirmer ni infirmer" d'éventuelles accusations à l'égard du beau-frère ou le reste de la famille.

Les parents, la soeur et le beau-frère d'Alexia ont été convoqués mercredi matin par le juge d'instruction en charge de l'affaire, pour "une audition classique de partie civile", selon leur avocat, Me Jean-Marc Florand, qui les accompagnait. "Je démens formellement les accusations de Jonathann Daval", a déclaré Grégory Gay à sa sortie du cabinet du juge d'instruction. Le parquet a indiqué qu'aucune communication n'était prévue pour le moment.

Les éléments matériels corroborent la première version du suspect

Jonathann Daval avait signalé la disparition de sa femme le 28 octobre, inquiet de ne pas la voir revenir d'un footing. Pendant trois mois, il s'était présenté en veuf éploré. Après trois mois d'enquête, les éléments matériels avaient conduit les gendarmes de la Section de recherches de Besançon sur la piste du mari. Un voisin avait notamment entendu une voiture sortir, la nuit du meurtre, du domicile du couple, ce qu'attestait le dispositif de traçage de l'utilitaire professionnel de l'informaticien.

Placé en garde à vue le 30 janvier, il avait affirmé qu'il ne "voulait pas" tuer son épouse, mais qu'ils en étaient venus aux mains et qu'il avait étranglé Alexia en tentant de la "maîtriser". Le couple connaissait de "fortes tensions" en raison de difficultés à avoir un enfant. Il avait en revanche contesté avoir mis le feu au corps de son épouse.

Selon une source proche du dossier, à ce stade de l'enquête les éléments matériels corroborent la première version du suspect et ne permettent pas de soupçonner une éventuelle complicité. Mis en examen pour "meurtre sur conjoint" et placé en détention provisoire à la maison d'arrêt de Dijon, Jonathann Daval encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Avec AFP