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Plus de 2 000 enfants ayant franchi illégalement la frontière des États-Unis avec le Mexique restaient, dimanche, séparés de leurs familles. Donald Trump, qui avait annoncé vouloir mettre fin à cette politique, se montre désormais encore plus ferme.

Si plus de 520 enfants migrants ont retrouvé leur famille aux États-Unis, 2 000 autres restaient, dimanche 24 juin, toujours séparés des leurs, le flou régnant sur le calendrier et les conditions d'éventuelles retrouvailles en raison de la politique controversée de Donald Trump.

Cinq jours après sa volte-face, censée mettre fin à la séparation des familles, le président américain a appelé, dimanche, à encore plus de fermeté sur l'immigration, suggérant que les migrants illégaux devaient être expulsés sans passer par la case justice.

We cannot allow all of these people to invade our Country. When somebody comes in, we must immediately, with no Judges or Court Cases, bring them back from where they came. Our system is a mockery to good immigration policy and Law and Order. Most children come without parents...

  Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 24 juin 2018

"Nous ne pouvons pas autoriser ces personnes à envahir notre pays", a-t-il lancé via son compte Twitter. "Quand quelqu'un entre, nous devons immédiatement, sans juges ou décisions judiciaires, les renvoyer d'où ils viennent", a poursuivi le multimilliardaire.

"Tolérance zéro"

Son administration a publié, samedi, les premiers chiffres officiels depuis que le président a mis fin le 20 juin, par décret, à la séparation systématique des enfants de leurs parents arrêtés pour avoir franchi illégalement la frontière depuis le Mexique.

"La situation est absolument chaotique. Il reste tellement de questions sans réponse et il semble qu'il n'y ait aucun plan pour réunir parents et enfants", a déclaré à l'AFP Matt Clausen, le président de Wola, une organisation spécialisée dans la défense des droits de l'Homme sur le continent américain.

La police aux frontières "a réuni 522 enfants étrangers non accompagnés dans leur détention qui avaient été séparés des adultes dans le cadre de la politique de tolérance zéro", a annoncé le ministère de la Santé dans un communiqué. "Le gouvernement des États-Unis sait où se trouvent tous les enfants dans ses centres de rétention et travaille pour les réunir avec leur famille", a-t-il assuré, après plusieurs jours de confusion.

L'une des principales interrogations restait dimanche de savoir combien de temps il faudrait pour réunir toutes les familles séparées.

Labyrinthe procédural

Quelque 2 000 mineurs étaient toujours éloignés de leurs parents dimanche, selon le ministère de la Santé, et des avocats travaillant sur ce dossier disent faire face à un labyrinthe procédural. L'incertitude sur le terrain se double d’un discours assez confus de la part de Donald Trump, qui, au-delà de sa fermeté affichée, semble tergiverser sur les tractations en cours au Congrès en vue de réformer les lois sur l'immigration.

Vendredi, il a appelé son propre camp à "arrêter de perdre son temps sur l'immigration jusqu'à ce qu'on élise plus de sénateurs et de membres de la Chambre" républicains, lors des élections de mi-mandat de novembre.

Democrats, fix the laws. Don’t RESIST. We are doing a far better job than Bush and Obama, but we need strength and security at the Border! Cannot accept all of the people trying to break into our Country. Strong Borders, No Crime!

  Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 24 juin 2018

Deux jours plus tard, il a exhorté ses opposants à agir : "Démocrates, réformez les lois. Ne RÉSISTEZ PAS", a-t-il tweeté.

L'élu républicain Michael McCaul, président de la commission de la Sécurité intérieure à la Chambre des représentants, a confirmé dimanche dans l'émission Fox News Sunday espérer faire adopter une loi cette semaine sur l'immigration. "J'ai parlé à la Maison Blanche hier. Ils ont dit que le président était 100 % derrière nous", a-t-il dit.

Avec AFP