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"Trump torpille le G7"

A la une de la presse, ce lundi 11 juin, l’arrivée de Donald Trump et Kim Jong-un à Singapour, où ils se rencontreront demain. Un sommet inédit, précédé par un fiasco au G7. Et la onzième victoire de Rafael Nadal à Roland-Garros.

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A la Une de la presse, la rencontre, demain, entre Donald Trump et Kim Jong-Un.

Pour la première fois, un président américain va rencontrer un dirigeant nord-coréen - un rendez-vous inédit, donc, à Singapour. The Straits Times annonce un «sommet historique», consacré à la paix et à la dénucléarisation de la Corée du nord. A la une, Donald Trump à sa descente d’avion, hier soir et de la rencontre, également hier, entre Kim Jong-Un et le Premier ministre singapourien, Lee Hsien, qui a dit espérer que ce sommet contribuera à «la sécurité et à la stabilité de la région». Cet espoir est partagé par le journal sud-coréen JoongAng Daily, qui évoque, lui, un «moment monumental», avant lequel Donald Trump aurait offert une «carotte» à la Corée du nord, la possibilité de mettre un terme à la guerre entre les deux Corées et la normalisation de leurs relations, mais tendu aussi «quelques bâtons», dont la possibilité de quitter le sommet en cas de désaccord. Des menaces dont ne fait pas état le Rodong Sinmum, le journal officiel de Corée du nord, qui annonce que Kim Jong-Un est parti pour «un sommet historique» avec le président des Etats-Unis, avec son arrivée à Singapour photographiée sous toutes les coutures. Sur l’une de ces photos, on aperçoit notamment le drapeau chinois sur l’avion qui l’a transporté.

Ce sommet suscite toutefois beaucoup d’interrogations. Le journal La Croix parle d’un sommet «pour l’histoire», tout en rappelant qu’il «ne pourra pas aboutir à lui seul à la dénucléarisation générale en quelques mois». Le Figaro évoque un «sommet à haut risque», un «pari hasardeux», qui pourrait «aboutir à court terme mais capoter ensuite», Trump ayant besoin d’un succès «tout de suite», pour les élections de mi-mandat en novembre, mais Kim raisonnant «à 20 ou 30 ans», pour «assurer sa survie et celle de son régime». Le Figaro dit voir difficilement «Kim renoncer à la bombe », car « c’est son assurance-vie». «Et c’est là que Trump envoie un signal ambigu», écrit le journal: «en disant à la planète entière que seule la capacité de nuisance apporte la considération».

Beaucoup de réactions, déjà, du côté des dessinateurs de presse. Le chemin de la paix est long et ardu, mais pas impossible, à en croire le dessin du journal singapourien The Straits Times - voilà pour le symbolisme et les petits oiseaux. Mais dans l’ensemble, l’esprit est plutôt goguenard, comme en témoigne le dessin de Brian Adcock, sur le narcissisme des deux dirigeants, truové sur Twitter – «ce sommet va me faire apparaître génial», disent Kim et Tump en cœur, devant leur tasse: «je m’aime». Quant au dessinateur Jennings, il se moque de la «bromance» affichée entre Kim et Trump – main dans la main, partageant le même coiffeur, sous l’œil dépité de Merkel, Macron, Trudeau et May. Avant de partir à Singapour, Donald Trump était au Canada pour le G7, et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne s’est pas très bien passé – à voir avec le dessin de Blower, qui montre les autres dirigeants du G7 assistant au départ de Trump. Sur le tarmac, leurs drapeaux ont été piétinés. «Et maintenant, direction mon prochain triomphe diplomatique», dit Trump.

Le président américain est parti pour Singapour en refusant de ratifier le communiqué final du G7. Le patron de la Maison-Blanche menace même ses partenaires de réduire ses échanges commerciaux s’ils n’abaissent pas leurs barrières douanières, d’après USA Today – qui cite cette déclaration de Trump au G7: « es Etats-Unis sont comme une tirelire que tout le monde vole». «Trump s’en prend aux dirigeants du G7 et plonge l’Occident dans le désarroi», titre The Financial Times, qui précise que le président américain s’est montré particulièrement virulent envers le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, qu’il accuse de l’avoir «poignardé dans le dos». Une photo résume à elle seule l’esprit de ce G7 qui a tourné au fiasco - elle a fait le tour des réseaux sociaux et est l’objet de nombreux détournements depuis hier, et fait ce matin la une des Echos. Sur cette image, Donald Trump fait face seul, les bras croisés, à tous ses partenaires du G7, notamment Angela Merkel. La chancelière allemande, dont la posture, visage en avant et les deux mains sur la table, a par exemple inspiré ce commentaire d’un internaute, sur Twitter: «J’adore Angela Merkel. Elle me fait tellement penser à ma grand-mère, quand elle me disait: «répète un peu ce que tu viens de dire».

Quittons-nous plutôt sur l’émotion de Rafel Nadal, qui a remporté hier sa onzième finale de Roland-Garros - une victoire «sans partage», une «apothéonze», dixit L’Equipe. Une émotion « partagée » par tous ses compatriotes, d’après le journal espagnol ABC, qui salue «le héros de l’Espagne».

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