Une nouvelle journée de manifestations le long de la frontière entre la bande de Gaza et Israël a été marquée par la mort de quatre palestiniens, et plus de 600 blessés. Une réunion d'urgence à l'ONU est prévue mercredi.
Des tirs israéliens à balles réelles à la frontière entre la bande de Gaza et Israël ont fait quatre morts, vendredi 8 juin, lors d’une nouvelle journée de manifestations. Parmi eux, un adolescent de 15 ans. Des sources médicales palestiniennes ont aussi décompté 620 blessés, dont un photographe de l'Agence France Presse (AFP) et un homme de 23 ans dans un état grave après avoir été atteint au visage par une grenade lacrymogène.
Un photographe de l'AFP blessé par balle lors de heurts à Gaza https://t.co/14KRNFi7l0 #AFP pic.twitter.com/c0qOWlKjUV
Agence France-Presse (@afpfr) 8 juin 2018L'armée israélienne a indiqué qu'elle était intervenue pour disperser 10 000 personnes rassemblées près de la clôture qui marque la frontière. Elle a fait état de plusieurs tirs à l’arme à feu en direction de l'un des ses postes militaires, et de l’usage de grenades et de pierres lancées par des manifestants en direction des soldats.
Depuis le début des manifestations pour le "droit au retour" le 30 mars, au moins 124 Palestiniens ont été tués à la frontière entre l'enclave côtière palestinienne et Israël, selon des sources hospitalières. La manifestation de vendredi coïncidait avec la "Journée de Jérusalem", organisée chaque année en Iran.
Réunion d’urgence au Conseil de sécurité mercredi
L'ambassadeur palestinien auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a condamné ces incidents et demandé que l'assemblée générale de l'ONU tienne une réunion d'urgence afin de discuter d'une résolution visant à protéger les civils palestiniens. Elle se tiendra mercredi, à 19 h GMT.
Au cours de cette session, un vote devrait être demandé sur une résolution réclamant la protection des Palestiniens à Gaza. Il y a une semaine, les États-Unis avaient utilisé leur droit de veto sur une résolution similaire au Conseil de sécurité. Mais à la différence des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité, celles approuvées par l'Assemblée générale n'ont pas de valeur contraignante.
Dans un communiqué, l'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon a critiqué la session spéciale annoncée. Et le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, a présenté sur Twitter les manifestants de Gaza comme des "crétins haineux" et des "Hamas Jugend", référence aux Jeunesses hitlériennes.
Avec Reuters