Toujours au nom de la sécurité nationale, Washington a annoncé, jeudi, l'instauration de droits de douane sur l'acier et l'aluminium importés aux États-Unis par l'UE, le Canada et le Mexique, qui bénéficiaient d'une exemption jusqu'au 31 mai.
Les droits de douane sur l'acier atteindront 25 %, ceux sur l'aluminium 10 %. Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a annoncé jeudi 31 mai l'instauration de droits de douane sur l'acier et l'aluminium importés aux États-Unis par l'Union européenne, le Canada et le Mexique à compter du 1er juin.
Wilbur Ross, qui a annoncé cette décision lors d'un briefing au téléphone avec des journalistes, a déclaré que les droits de douane entreraient en vigueur à minuit heure de Washington (vendredi 04h00 GMT).
"Nous sommes impatients de poursuivre les négociations, d'une part avec le Canada et le Mexique, d'autre part avec la Commission européenne, car il y a d'autres questions qui doivent être réglées", a-t-il déclaré.
Pas de prolongation des exemptions
Le président Donald Trump a imposé le 23 mars dernier des droits de douane de 25 % sur les importations d'acier et de 10 % sur les importations d'aluminium aux États-Unis en invoquant la section 232 du Trade Expansion Act de 1962, qui permet de restreindre les importations de biens jugés préjudiciables à la sécurité nationale.
Mais il avait accordé une exemption à l'UE, au Canada et au Mexique, qui courait jusqu'à vendredi, afin d'encourager des négociations commerciales sur d'autres dossiers.
Wilbur Ross a estimé que les négociations commerciales avec l'Union européenne avaient progressé, mais pas assez pour justifier une prolongation des exemptions de droits de douane au-delà du 1er juin.
La décision de ne plus exempter le Canada et le Mexique a été prise car Washington a jugé que la renégociation de l'Alena (Accord de libre-échange nord-américain) traînait trop en longueur, a encore expliqué Wilbur Ross.
L'UE va engager une procédure devant l'OMC
Aussitôt après l'annonce américaine, la Commission européenne a promis jeudi de répliquer.
"C'est un mauvais jour pour le commerce mondial", a déclaré le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, lors d'un discours à Bruxelles. "Nous allons donc immédiatement engager une procédure devant l'OMC et annoncerons dans les prochaines heures des contre-mesures."
"Il est totalement inacceptable qu'un pays impose des mesures unilatérales en matière de commerce mondial", a-t-il ajouté.
"Notre réponse à 'l'Amérique d'abord' sera 'l'Europe unie'", a de son côté indiqué dans un communiqué le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas, ajoutant que "les guerres commerciales ne connaissent aucun vainqueur".
Avec Reuters