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Au Ghana, les mosquées sont invitées à baisser le volume de l'appel à la prière et à utiliser WhatsApp

Les autorités ghanéennes cherchent par tous les moyens à limiter les nuisances sonores dans la capitale Accra. Elles pointent notamment du doigt les mégaphones des muezzins.

Le cœur de la plupart des grandes villes du continent africain est tel une ruche avec son bruit permanent. Trafic chaotique, vendeurs de rue, musique sur hauts parleurs, ... Au Ghana, les autorités de la capitale Accra estiment qu'un autre problème cause de la pollution sonore : le bruit des lieux de cultes, et notamment des mosquées. 

"Comment se fait-il que la prière ne puisse pas être transmise par SMS ou WhatsApp ? Que l'imam puisse envoyer des messages WhatsApp à tout le monde", a déclaré le 10 avril le ministre de l'Environnement, des Sciences, de la Technologie et de l'Innovation, le professeur Kwabena Frimpong-Boateng, par ailleurs cardiologue. "Je pense que cela aidera à réduire le bruit. C'est peut être controversé mais c'est quelque chose auquel nous pouvons réfléchir", a-t-il dit à la radio publique allemande Deutsche Welle (DW). 

Le gouvernement ghanéen espère qu'un tel changement pourrait contribuer à la réduction des nuisances sonores dans la capitale. Il s'inspire notamment de ce qui a été fait à Kigali, au Rwanda, où les appels à la prière sont interdits depuis quelques semaines.

Une idée qui passe difficilement chez les musulmans

Sans surprise, les Ghanéens de religion musulmane, qui représentent quelque 20 % de la population, ne sont pas très enthousiastes à cette idée. Interviewé par la DW, l'imam de la mosquée de Fadama, Sheik Usan Ahmed, appelle les croyants à la prière cinq fois par jour. S'il concède que le niveau sonore pourrait être baissé, il affirme qu'utiliser des SMS ou des messages WhatsApp aurait des implications économiques. "L'imam ne reçoit pas de salaire mensuel. Où trouverait-il l'argent pour faire ça ? On essaie de faire comme on peut. Le problème n'est pas qu'on utilise des SMS ou d'autres messages, mais je ne pense pas que ce soit nécessaire."

Un habitant d'Accra a rappelé à la DW que les églises chrétiennes aussi utilisent des mégaphones qui prêchent à l'aube. Un autre que tout le monde n'est pas sur les réseaux sociaux, ni même alphabétisé.

Comme le rappelle la DW, l'OMS met depuis longtemps en garde contre les effets néfastes que l'exposion au bruit pourrait avoir sur la santé publique. Et de lister les maladies cardiovasculaires, les troubles du sommeil et les troubles cognitifs parmi les problèmes à court et plus long terme que les gens pourrait développer.

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