
Les forces de l'ordre ont entamé tôt lundi matin leur opération visant à évacuer une partie de la "Zone à défendre" de Notre-Dame-des-Landes près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport. Les cibles sont les occupants "les plus radicaux".
Une vaste opération d'expulsions, avec plusieurs centaines de gendarmes mobiles déployés, a débuté lundi 9 avril à l'aube à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) pour déloger les occupants illégaux de la "Zone à défendre" ZAD, près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport, donnant lieu à quelques affrontements.
"À partir de 6h ce matin, sous l'autorité de la préfète de Loire-Atlantique, la gendarmerie nationale débutera une opération d'expulsion des occupants illégaux des terrains de la zone de Notre-Dame-des-Landes", avait annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. "L'opération (...) vient mettre à exécution des décisions de justice pour procéder à l'expulsion des occupants les plus radicaux", précise le ministère. Elle vise à déloger "une centaine" de personnes, et sera maintenue "tant qu'il sera nécessaire", a précisé sur Europe 1 le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.
Afrontements entre "zadistes" et forces de l'ordre
Un très important dispositif de gendarmes a été mobilisé, avec des files de camions stationnés sur un côté de la route. Ils ont bloqué les accès principaux à la route 281, l'ex-route des chicanes et symbole du "retour à l'état de droit", avant 4h au nord et dès 3h30 au sud, a constaté l'AFP. Des affrontements ont éclaté entre "zadistes" et gendarmes mobiles, qui ont tiré des grenades lacrymogènes et assourdissantes en réponse à des jets de projectiles.
Les journalistes ont été tenus à l'écart une fois l'opération commencée.
Pour tenir tête aux forces de l'ordre, les zadistes ont appelé leur soutiens à converger vers la ZAD "dès 4h du matin" ce lundi. Deux manifestations sont en outre prévues dans l'après-midi à 18h dans les centres-villes de Nantes et Rennes.
Environ 2 500 gendarmes mobilisés
Cette opération de grande ampleur, prévue sur plusieurs jours, doit mobiliser au total vingt-cinq escadrons de gendarmerie mobile, soit environ 2 500 militaires. Elle prévoit d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation, en déclarant par exemple de nouveaux projets agricoles individuels, et à démanteler certains des 97 squats recensés par les autorités.
La quasi totalité des 250 "zadistes" estimés sur place ne l'ont pas fait, préférant une gestion collective du territoire et la possibilité de mener des projets non agricoles. Face à ce qu'ils appellent un "ouragan gouvernemental", ils ont prévenu qu'ils mèneraient une "résistance physique et déterminée".
L'opération démarrée lundi est la première d'ampleur depuis l'automne 2012. Cette dernière tentative d'évacuation massive des occupants, baptisée "opération César", avait viré au fiasco malgré la mobilisation de plus d'un millier de gendarmes et policiers.
Avec AFP et Reuters