
81 zones de peuplement ont été trouvées dans une région de l'Amazonie que l'on pensait avoir été presque inhabitée, et une nouvelle étude suggère qu'il y en avait très probablement des centaines d'autres.
Depuis 1977, d'immenses formes creusées dans la forêt amazonienne intriguent les scientifiques. Découverts à cause de la déforestation, ces géoglyphes seraient en fait les vestiges de villages habités par des humains, avant l'arrivée des Européens sur le continent, selon une étude publiée mardi 27 mars par Nature Communications.
"L'idée que l'Amazonie était une forêt vierge, jamais touchée par l'Homme, seulement un refuge pour quelques nomades... Nous savions déjà que tout cela était faux", explique le Dr Jonas Gregorio de Souza, archéologue et auteur principal de l'étude, cité par le Guardian. "La question est : comment les populations étaient-elles installées avant l'arrivée de Christophe Colomb en Amazonie ?".
Après avoir étudié des images satellites, les archéologues ont identifié 81 sites de peuplement proches du rio Tapajós au Brésil, mais il y en aurait eu en fait des centaines. Des équipes ont visité 24 d'entre eux, permettant d'arriver à la conclusion qu'une "étendue de 1 800 km du sud de l'Amazonie avait été occupée par des populations ayant construit des villages fortifiés dès les années 1250".
En analysant des restes de charbon et des fragments de poteries, les archéologues ont pu déduire que cette partie de l'Amazonie avait été occupée en continu entre 1250 et 1500 par des populations sédentarisées.
Selon le Dr Jonas Gregorio de Souza, il existerait plus de 1 300 foyers de peuplement au total, étalés sur une superficie de 400 000 m². Les quelques nomades jusqu'alors imaginés, étaient en fait plusieurs centaines de milliers, voir un million d'habitants, à en croire les estimations des chercheurs.
Cependant, il est précisé dans l'étude qu'il s'agirait sûrement de peuples différents, répartis à divers endroit de l'Amazonie, à en croire les variations dans les styles de poteries.
Mais ce n'est pas tout : avant cette expédition, les spécialistes pensaient que ce genre d'endroits reculés, éloignés des grands points d'eau, n'étaient pas ou peu privilégiés par l'Homme. "Nous avons prouvé que c'était faux", écrit l'archéologue, satisfait par cette découverte importante. En effet, il semblerait que les petits ruisseaux et les quelques sources présentes aux alentours aient suffit à subvenir aux besoins des populations présentes à cette époque.
Le déclin de ces populations à l'aube du XVIe siècle est en majeure partie dû à "l'impact des maladies apportées par les Européens", raconte l'auteur au Daily Mail. "L'arrivée des Portugais et la colonisation n'ont été que violence et esclavage. Ce fut le coup de grâce final pour eux."
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