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Le président chinois Xi Jinping a affiché sa puissance samedi en étant réélu à l'unanimité par le Parlement pour un nouveau mandat de cinq ans, tout en faisant nommer à ses côtés un proche allié au poste de vice-président.
Le poing droit levé, Xi Jinping, 64 ans, a juré "de travailler à l'édification d'un grand pays socialiste et moderne", lors d'une cérémonie inédite organisée dans le cadre grandiose du Palais du peuple à Pékin, samedi 17 mars. Le président chinois a réélu à l'unanimité par le Parlement pour un nouveau mandat de cinq ans.
Il s'est également engagé à faire respecter la Constitution, qu'il a soigneusement modifié il y a moins d'une semaine afin de pouvoir enchaîner les mandats sans limite de temps.
Pas un seul des 2 970 députés présents à la session plénière annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP) n'a osé voter contre le président sortant ni même s'abstenir. Xi Jinping, qui était seul candidat, fait encore mieux que lors de sa première élection en 2013, lorsqu'un député avait voté contre lui et que trois autres s'étaient abstenus, soit un taux d'approbation de "seulement" 99,86 %.
Asseoir son autorité
Un nouveau vice-président, Wang Qishan, 69 ans, a été un peu moins bien élu que Xi Jinping, récoltant... un vote contre. Une quasi-unanimité qui n'était pas gagnée d'avance, Wang Qishan s'étant attiré quelques ennemis au sein du régime communiste lorsqu'il était chargé de diriger les services de lutte contre la corruption.
Le premier mandat du président a été marqué par une lutte acharnée contre les pots-de-vin, qui a sanctionné au moins 1,5 million de cadres du Parti communiste chinois (PCC). Mais il est aussi soupçonné de s'être servi de cette campagne pour éliminer des opposants internes et asseoir son autorité.
Après avoir placé des hommes à lui aux postes-clés, Xi Jinping concentre les pouvoirs comme aucun dirigeant ne l'a fait depuis au moins un quart de siècle... aux dépens du Premier ministre Li Keqiang, qui doit être pour sa part réélu dimanche par l'ANP.
Wang Qishan face à Donald Trump
Outre sa fonction largement honorifique de vice-président, Wang Qishan, en bon anglophone, pourrait être chargé des difficiles relations avec l'Amérique de Donald Trump. "Excellent" économiste, il formerait "une équipe de rêve" avec une étoile montante du PCC, Wang Yang, afin de gérer "la tempête géante qui se prépare autour des droits de douane" que menace d'imposer le président américain, observe le sinologue Kerry Brown, du King's College de Londres.
La désignation de Wang Qishan, un très proche du président, révèle que Xi Jiping, en dépit de sa toute puissance, manque d'alliés loyaux et compétents, souligne à Pékin le politologue Hua Po. "Je pense que sa priorité pour ce deuxième mandat sera de renforcer encore son pouvoir", prévoit-il. Comme il l'a fait durant son premier mandat, il pourrait aussi accroître l'emprise du parti sur la société, "en restreignant par exemple la liberté de parole", selon l'analyste.
Avec AFP