
Le groupe immobilier américain a perdu 14,8 milliards de dollars au second trimestre 2009, après en avoir perdu 23,2 au premier trimestre. La société a demandé une aide supplémentaire de 10,7 milliards de dollars à l'État.
AFP - L'organisme américain de refinancement immobilier Fannie Mae, déjà soutenu à bout de bras par Washington, a subi une perte nette de 14,8 milliards de dollars au deuxième trimestre, qui l'a contraint à réclamer jeudi 10,7 milliards supplémentaires à l'Etat fédéral.
Le groupe a expliqué avoir été victime d'une montée des impayés parmi les emprunteurs hypothécaires américains et la poursuite d'une situation très difficile sur le marché immobilier.
La société, qui a été placée l'an dernier sous tutelle des pouvoirs publics pour échapper à la faillite, avait déjà perdu 23,2 milliards de dollars au trimestre précédent.
Cette mise sous tutelle, et celle de Freddie Mac, l'alter ego de Fannie Mae, avait été suivie de peu le 15 septembre 2008 par la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers, à l'origine de la crise financière actuelle.
Après la mise sous tutelle de "Fannie et Freddie", le Trésor avait ouvert une ligne de crédit de 200 milliards de dollars pour chacun d'entre eux, sur laquelle les sociétés peuvent puiser pour maintenir leur valeur d'actifs supérieure à leur passif.
Depuis le début de l'année, Fannie Mae aura donc du faire appel à cette facilité à hauteur de 45,9 milliard de dollars: 16,2 milliards en février, 19 milliards en mai et maintenant 10,7 milliards. Le coût de son sauvetage pour les finances publiques dépasse donc désormais celui des grandes banques commerciales Citigroup et Bank of America (45 milliards chacune).
Fannie Mae a prévenu que la facture finale sera bien plus lourde encore.
"En raison des tendances actuelles dans les marchés financiers et immobiliers, nous nous attendons à avoir une situation nette déficitaire à l'avenir et nous serons donc amenés à obtenir des fonds additionnels de la part du Trésor", a-t-elle averti dans son communiqué.
De surcroît, l'établissement va devoir réintégrer dans ses comptes, à compter du 1er janvier, une "majorité substantielle" de ses placements hasardeux, jusqu'ici parqués dans des structures hors bilan. Le groupe n'a pas tenté de chiffrer l'impact sur ses résultats de cette décision.
Selon le quotidien Washington Post, le gouvernement américain réfléchirait à une scission de Fannie Mae (et de Freddie Mac), en deux établissements: une "bonne" banque reprenant ses activités traditionnelles de refinancement et une "bad bank" chargée d'administrer ses actifs invendables.
Libérés de leurs actifs toxiques, les deux poids lourds de la finance américaine, longtemps piliers du marché immobilier, pourraient venir soulager un marché du crédit toujours faible.
A eux deux, Freddie Mac et Fannie Mae garantissent plus de 40% de l'encours des prêts immobiliers accordés aux Etats-Unis.
Dans les échanges électroniques suivant la fermeture de la séance de Wall Street, l'action Fannie Mae, qui avait beaucoup monté ces derniers jours, cédait 5,70%, à 0,74 dollar.