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Après Wall Street et les bourses asiatiques, les bourses européennes plongent aussi

Dans la foulée de Wall Street, qui a subi lundi soir son pire revers depuis 2011, les bourses asiatiques et européennes ont plongé mardi matin. À Tokyo, l'indice vedette Nikkei a cédé jusqu'à 6 %. La bourse de Paris a perdu près de 3 % à l'ouverture.

Les places financières européennes n'ont pas échappé à une ouverture en forte baisse, mardi 6 février, après le vent de panique qui a secoué Wall Street puis les bourses asiatiques.

La Bourse de Paris a ainsi ouvert en forte baisse (-2,71 %) mardi matin. À 9 h 11, l'indice CAC 40 dévissait de 143,24 points à 5 142,59 points. La veille, il avait déjà fini en nette baisse de 1,48 %, à son plus bas niveau de l'année.

La Bourse de Londres chutait quant à elle de 2,25 % et touchait tous les secteurs. Vers 8 h 20 GMT, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 164,74 points à 7 170,24 points.

"L'Europe se retrouve face à une vague rouge après le bain de sang sur les marchés américains" et ce "moins de deux semaines après un sommet historique" atteint par Wall Street, estime Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.

Plus tôt, les bourses asiatiques, Tokyo en tête, avaient emboîté le pas à Wall Street, où les investisseurs ont soudainement cédé à l'affolement après plusieurs mois d'euphorie boursière.

À la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei lâchait plus de 6 % en début d'après-midi, du jamais vu depuis l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche qui avait provoqué un mouvement de panique ponctuel. Ailleurs dans la région, Sydney abandonnait 3 %, Hong Kong près de 5 %, tandis qu'en Chine continentale, l'indice composite de Shanghai perdait plus de 2 %.

Selon les experts de Mirabaud Securities Genève, "la séance d'aujourd'hui sera extrêmement importante (peut-être la plus importante depuis le début de l'année), car elle va tester les nerfs des investisseurs et confirmer (ou non) si nous sommes rentrés" dans une phase de baisse du marché, "ce que nous ne pensons pas".

Crainte d'inflation

L'année 2018 avait pourtant bien commencé, les indices enchaînant les records à New York, mais la publication, vendredi, aux États-Unis du rapport mensuel sur l'emploi a subitement changé la donne. Une augmentation significative des salaires en janvier y était annoncée, ce qui a eu un effet dévastateur sur les marchés qui craignent une inflation, et donc un resserrement monétaire américain à un rythme plus rapide que prévu.

Dans la foulée, les taux de rendement des bons du Trésor se sont enflammés et Wall Street a trébuché. Lundi, les pertes se sont accrues et l'indice vedette Dow Jones a chuté de près de 1 600 points en séance, avant de clôturer en baisse de 4,6 %.

"Les investisseurs sont convaincus que l'inflation revient et que les taux d'intérêt vont grimper plus haut que ce qui avait été anticipé", a résumé Stephen Innes, responsable des transactions Asie-Pacifique chez Oanda, interrogé par l'AFP.

"Choc"

Après la fièvre qui s'était emparée des marchés ces dernières semaines, "cette soudaine baisse est un choc", a commenté auprès de l'AFP Toshihiko Matsuno, de SMBC Nikko Securities. Les marchés entrent maintenant "dans une phase de correction", a-t-il ajouté, avec un déclin de plus de 10 % pour l'indice Nikkei par rapport au plus haut du 23 janvier, tout comme le Dow Jones avait lâché lundi plus de 10 % en séance par rapport à son record du 26 janvier.

Les Bourses européennes, déjà chahutées lundi, risquent de vivre une nouvelle séance difficile quand elles ouvriront dans quelques heures, sans forcément céder à la même panique qu'en Asie où "les places ont tendance à surréagir", note Stephen Innes.

Avec AFP