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France : la tempête Eleanor fait trois morts et un disparu

La tempête Eleanor qui s'est abattue mercredi sur la France a fait trois morts et un disparu, laissant dans son sillage des villages inondés, des skieurs bloqués face au risque d'avalanches et des incendies exceptionnels en Corse.

Le bilan se précise au lendemain de la tempête Eleanor qui a balayé l’Hexagone dans la nuit du 3 au 4 janvier. Les vents violents ont fait trois morts et un disparu. Au plus fort de cette tempête venue d'Irlande, qui est arrivée sur le Sud-Est avec un risque maximum d'avalanches, 225 000 foyers ont été privés de courant.

En Haute-Savoie, un skieur de 21 ans a été tué mercredi par la chute d'un sapin sur une piste de la station de Morillon. Dans l'Isère, une nonagénaire a été retrouvée morte d'une crise cardiaque jeudi dans sa maison inondée de Crêts-en-Belledonne, entre Chambéry et Grenoble. En Savoie, un agriculteur a été retrouvé mort sous une coulée de neige près de son chalet d'alpage à Bonneval-sur-Arc.

Un pompier volontaire est par ailleurs porté disparu : il secourait une famille réfugiée sur le toit de sa voiture, jeudi à la mi-journée, quand il a été emporté par un torrent déchaîné, la Breda, entre Isère et Savoie.

"Plus de 80 personnes sont à sa recherche", avec "des moyens conséquents, des hélicoptères, des équipes cynophiles, des plongeurs, mais tout cela dans des conditions extrêmement difficiles", a expliqué le préfet de Savoie, Louis Laugier. "Les recherches doivent se poursuivre dans la nuit",a précisé jeudi soir à l'AFP une autre source préfectorale.

Mercredi soir, le ministère de l'Intérieur avait aussi fait état de quatre personnes "gravement blessées" lors du passage de la tempête, la quatrième de la saison.

Les quatre blessés graves sont un homme tombé de son toit en Seine-et-Marne, une femme frappée par un bloc de ciment dans le Haut-Rhin, un motard ayant heurté un arbre en Eure-et-Loir et un automobiliste blessé par la chute d'un arbre dans l'Essonne.

Une coulée de boue de 50 m3

À Grenoble, les occupants d'un appartement situé au 3e étage d'un immeuble collé à la falaise, le long des quais de l'Isère, ont vu une coulée de boue de 50 m3 arriver par les fenêtres. Mais plus de peur que de mal : pas de blessé.

Les pluies et la neige fondue font déborder de nombreux cours d'eau. Dans son dernier bulletin, Météo-France a ainsi maintenu en alerte pluies-inondations sept départements : l'Isère, la Savoie, la Haute-Savoie, le Doubs, le Jura, le Territoire-de-Belfort et la Haute-Saône.

La Seine a débordé à Rouen et des rivières sont placées en vigilance orange face au risque de crue, comme en Gironde, dans le Grand Est, en Franche-Comté et dans le Limousin.

Dans les Alpes du nord, le risque d'avalanches, lié à des chutes de neige suivies de pluies tout aussi abondantes ayant alourdi le manteau, était jeudi fort à maximal par endroits, alors que les stations de ski sont bondées pour les vacances scolaires.

Quelques coulées ont recouvert des routes, mais le risque de départs spontanés devrait "nettement diminuer" vendredi selon Météo-France.

De nombreux domaines sont restés fermés jeudi, ou ont ouvert seulement sur le bas des stations. Mais le préfet de l'Isère a demandé aux vacanciers de ne pas anticiper leur retour, car des axes sont toujours en cours de déblaiement.

Énormes incendies en Corse

En Haute-Savoie, une centaine de personnes du hameau de l'Etelley, proche de la station de Morillon, ont été évacuées par mesure de précaution.

Par ailleurs, plus aucun foyer restait privé d'électricité en France métropolitaine, selon un bilan d'Enedis à 19 h 30. En Corse, moins de 2 000 foyers étaient sans courant contre 15 000 quelques heures plus tôt, selon EDF.

L'île a par ailleurs été frappée par des incendies "d'une intensité exceptionnelle en plein hiver" selon la préfecture, en raison d'un cocktail vents violents et sols secs.

En fin d'après-midi, ils étaient maîtrisés, bien que toujours actifs en Haute-Corse, à Sant'Andrea di Cotone (1 000 hectares) et Chiatra (650 ha). Plus de 300 personnels sont toujours engagés sur le terrain, appuyés par 3 Canadair.

À Chiatra, selon une source proche de l'enquête, un témoin a vu un poteau tomber sous l'effet du vent, occasionnant un arc électrique qui aurait mis feu au maquis. Pour le feu de San Andria di Cotone, en revanche, l'origine criminelle n'est pas exclue.

Par ailleurs, la météo toujours difficile entraînera des retards, voire des  annulations, de bateaux au départ de Bastia.

Avec AFP et Reuters

Retrouvez ci-dessous notre liveblog du 3 janvier sur la tempête Eleanor