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"Angela Merkel, le camouflet"

Au menu de cette revue de presse française, lundi 20 novembre, l’échec des tractations menées par Angela Merkel pour former un nouveau gouvernement. Emmanuel Macron face à la colère des maires. Le plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif. Et l’éducation sexuelle à l’école.

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Au menu de cette revue de presse française, l’échec des tractations, en Allemagne, pour la formation d’un nouveau gouvernement autour d’Angela Merkel.

«Un camouflet pour la chancelière, qui pourrait menacer la suite de sa carrière, mais surtout un tremblement de terre pour l’Allemagne», d’après l’Opinion – qui rappelle que la «Stabilität» «n’est pas un vain mot dans un pays toujours marqué par l’échec de la République de Weimar». Le journal rapporte que libéraux du FDP ont finalement acté, cette nuit, l'échec des discussions menées par Angela Merkel pour parvenir à un accord entre son parti, la CDU, les Verts et eux-mêmes - les négociations auraient achoppé, essentiellement, sur le climat et l’immigration. Ce que les commentateurs avaient baptisé la «coalition Jamaïque», en référence aux couleurs du drapeau jamaïcain, noire pour la CDU, jaune pour le FDP, verte pour Die Grünen, cette alliance exotique à l’allemande semble donc mort-née – ce qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles élections. un scénario à envisager cependant avec précaution, selon l’Opinion, qui explique qu’aucun parti n’est pressé de claquer la porte des discussions, d’autant que le scrutin du 24 septembre a déjà constitué un «choc», avec plus de 12,5% des voix pour le parti d’extrême-droite AfD – ce qui a permis à 92 députés nationalistes de siéger au Bundestag – une première depuis 1949, les observateurs redoutant qu’ils reviennent encore plus nombreux «en cas de nouvelles élections provoquées par l’incapacité des partis traditionnels» à gouverner ensemble.

L’instabilité en Allemagne inquiète aussi ses voisins européens. D’après les Echos, qui évoquent eux aussi la façon dont «le spectre nationaliste hante les discussions», la CDU, les libéraux et les Verts seraient quand même parvenus à se mettre d’accord sur plusieurs dossiers, dont celui de l’avenir de l’Europe - même si les écologistes et les autres s’écharpent sur la question des réfugiés, les Verts demandant notamment la possibilité de regroupement familial pour tous les étrangers bénéficiant du statut de réfugiés – ce à quoi sont opposés la CDU et les libéraux. L ’incertitude actuelle, en tout cas, est effectivement présentée comme une mauvaise nouvelle pour les partenaires européens de l'Allemagne, la France en particulier, dont le président Emmanuel Macron a présenté en septembre des propositions de relance de l'Union européenne et de la zone euro.

Emmanuel Macron est confronté, en France, à la colère des maires - réunis à partir d’aujourd’hui pour leur congrès annuel à Paris. Selon le Figaro, leur mécontentement serait lié à l’objectif de faire baisser de 13 milliards d’euros les dépenses des collectivités, au manque de concertation et aux craintes d’une perte de leur autonomie - une colère «en passe de s’enkyster», que le président chercherait à «désamorcer», en invitant 1500 maires à l’Elysée mercredi pour « marquer l’importance de ce tissu d’élus de proximité et de confiance pour les Français », je cite, et en prenant la parole, le lendemain, devant leur congrès. Mais attention, prévient un conseiller d’Emmanuel Macron, «le président de la République ne viendra pas avec une hotte de père Noël. Il ne vient pas distribuer des cadeaux. Il ne considère pas les maires comme des enfants à qui on donnerait des hochets».

D’après Libération, c’est bien un cadeau que la majorité s’apprêterait à offrir aux patrons – on parle des nouveaux barèmes en cas de licenciement abusif. L’assemblée doit ratifier les nouveaux barèmes des indemnités prud’homales prévues en cas de conflit entre salarié et employeur – des indemnités désormais plafonnées. «Un système pousse-au-crime où le salarié sera (presque) toujours perdant», assène Libération, qui ironise: «Patrons, faites-vous plaisir». D’après le journal, qui cite les syndicats, «la réforme risque même, de faire du licenciement abusif, dont l’indemnisation est désormais limitée, un mode de gestion courant de la masse salariale, auquel des patrons peu scrupuleux pourraient avoir recours systématiquement, fragilisant d’autant la situation de leurs salariés» - ce qui renverrait à «la question de fond», selon Libé: «Pour augmenter l’emploi, faut-il réduire les droits des travailleurs? Muriel Pénicaud (la ministre du Travail) a tranché: c’est oui. Tant pis pour les licenciés».

Un mot, pour terminer, de la publication, aujourd’hui, du rapport annuel du Défenseur des droits, qui revient, notamment, sur le rôle de l’éducation à la sexualité à l’école. A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, l’institution estime que «l’obligation de conduire des actions d’éducation à la sexualité est très peu suivie et ne développe pas suffisamment une approche globale et respectueuse des sexualités, susceptible de contribuer à la lutte contre les préjugés et stéréotypes de sexe, d’identité, de genre et d’orientation sexuelle ». Une obligation dont l’Humanité rappelle qu’elle est inscrite dans la loi du 4 juillet 2001 sur l’IVG et la contraception. Dans une interview au journal la Croix, Jacques Toubon évoque une «réforme urgente», comme le prouveraient la multiplication des scandales de harcèlement sexuel. «L’éducation à la sexualité, rappelle-t-il, doit permettre de donner accès aux informations utiles à la vie de chacun. Tout en participant à la construction d’une société dans laquelle l’égalité des femmes et des hommes sera naturelle et réelle».

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