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Le "Petit Prince de la couture" Azzedine Alaïa est décédé à 77 ans

Le couturier franco-tunisien Azzedine Alaïa, qui sublimait depuis les années 1980 le corps des femmes avec ses créations, est décédé samedi à l'âge de 77 ans.

Le couturier franco-tunisien Azzedine Alaïa est décédé à l'âge de 77 ans, a déclaré le samedi 18 novembre la Fédération de la Haute couture et de la Mode, confirmant une information de l'hebdomadaire Le Point.

Connu pour ses robes intemporelles sublimant le corps féminin, Azzedine Alaïa avait percé dans les années 1980. Figure atypique de la mode à Paris, il présentait ses défilés selon son propre calendrier, à l'écart de la frénésie des Fashion weeks, et sans mise en scène spectaculaire.

"C'est un couturier de grand talent qui s'en va. Je le connaissais pour son travail. C'est une très triste nouvelle", a déclaré à l'AFP le couturier Pierre Cardin. Sur Twitter, le monde de la Mode lui rend unanimement hommage.

Petit par la taille mais immense dans la mode. Adieu Azzedine Alaïa . ♡

  Ines de la Fressange (@lafressange) 18 novembre 2017

Allergique à la promotion, ce petit homme discret, invariablement vêtu d'un costume chinois passe-partout, avait le luxe de se passer de publicité. Ses rares défilés se déroulant en petit comité dans son atelier-boutique du Marais.

Confident des stars

Étudiant la sculpture aux Beaux-Arts de Tunis, ce fils d'agriculteurs commence à travailler pour une couturière de quartier. Débarquant à Paris à la fin des années 1950, il travaille brièvement chez Dior et chez Guy Laroche.

Jeune homme au pair, il commence à habiller des femmes du monde dont il devient souvent le confident. Elles lui présentent Arletty, l'une de ses muses, et même "la" Greta Garbo.

Le couturier contribue largement à définir la sihouette féminine des années 1980, à l'assurance sexy, en inventant le body, le caleçon noir moulant, la jupe zippée dans le dos, des modèles copiés à l'inifini. Ses robes seconde peau sont à la fois provocantes et distinguées.

Les célébrités se l'arrachent, notamment la sculpturale Grace Jones qui pose dans ses vêtements sous l'objectif de Jean-Paul Goude. En 1989, c'est lui qui commande à Alaïa la toge-drapeau portée par la cantatrice Jessye Norman pour le défilé du Bicentenaire de la Révolution française.

Et comment ne pas mentionner cette robe d'Alaïa réalisée pour Grace Jones ? pic.twitter.com/VSaY5DZELn

  Mélody (@melody___t) 18 novembre 2017

En 2000, il signe un accord avec Prada, qui lui permet de se développer, mais dont il se dégage sept ans plus tard, au profit d'un adossement au géant suisse du luxe Richemont. Malgré ce changement d'affiliation, Azzedine Alaïa n'avait rien modifié à son fonctionnement, travaillant inlassablement de nuit, au son de vieux films.

Avec AFP