Trois jours après l'ouverture d'une enquête pour viol déposée contre Tariq Ramadan, une nouvelle plainte pour des accusations similaires a été déposée jeudi à Paris contre l'islamologue et théologien suisse.
Une plainte pour viol a été déposée, jeudi, à Paris, contre Tariq Ramadan, trois jours après l'ouverture d'une enquête sur des accusations analogues contre l'islamologue, a-t-on appris vendredi 27 octobre auprès de l'avocat de la plaignante. "J'ai adressé au parquet de Paris hier soir (jeudi) une plainte accompagnée du récit détaillé de ma cliente", a affirmé à l'AFP son avocat Éric Morain, confirmant une information du journal Le Parisien.
"Elle attend sereinement de répondre aux enquêteurs et ne parlera plus", a-t-il indiqué. Me Morain ajoute qu'il a reçu d'autres témoignages de femmes qui réfléchissent à porter plainte à leur tour contre l'intellectuel pour des faits de harcèlement ou d'agressions sexuelles. Cette plainte s'ajoute à celle déposée le 20 octobre par une ancienne salafiste devenue militante féministe et laïque. Ce jour-là, Henda Ayari, 40 ans, avait publié ses accusations sur sa page Facebook, en plein débat autour du harcèlement sexuel dans la société.
Une emprise sectaire
La présidente de l'association Libératrices a été entendue pendant six heures, le 24 octobre, par la police à Rouen, selon ses avocats, au lendemain de l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris pour "viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort".
Selon leur cliente, les faits se sont déroulés dans un hôtel parisien au printemps 2012, lors d'une première et unique rencontre entre elle et le théologien. Tous deux sont restés en contact, notamment via messagerie jusqu'à la mi-2013, affirment Me Jonas Haddad et Grégoire Leclerc. "Ce n'était pas une relation mais une emprise sectaire", estiment-ils.
Un démenti formel
Selon Le Parisien, la nouvelle plaignante est une "femme de 42 ans, convertie à l'islam et souffrant d'un handicap aux jambes" qui dénonce "des scènes de violence sexuelle d'une grande brutalité".
Les faits dénoncés auraient eu lieu dans un grand hôtel "en province, courant automne 2009", selon le quotidien.
Au lendemain de la première plainte, Tariq Ramadan a, via son avocat Me Yassine Bouzrou, opposé "un démenti formel à ces allégations" et à son tour déposé plainte, lundi, pour "dénonciation calomnieuse" contre Mme Ayari.
Contacté vendredi soir, il n'était pas disponible pour réagir. Ramadan, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, âgé de 55 ans, est professeur d'études islamiques contemporaines à l'université d'Oxford (Grande-Bretagne). Jouissant d'une forte popularité dans les milieux musulmans conservateurs, il est aussi très contesté, notamment dans les sphères laïques, qui voient en lui le tenant d'un islam politique.
Avec AFP