Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates (photo), était en Israël lundi pour rencontrer son homologue Ehoud Barak. L'émissaire américain, George Mitchell, s'est, lui, entretenu avec le président égyptien Hosni Moubarak.
Les efforts des États-Unis pour parvenir à la paix au Proche-Orient, considéré comme l'une des priorités de l'administration Obama, s’accentuent avec le marathon diplomatique des trois émissaires américains en visite dans la région. Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, est arrivé ce lundi en Israël pour rencontrer le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, alors que l'émissaire américain pour la paix au Proche-Orient, George Mitchell, doit s'entretenir avec le président égyptien Hosni Moubarak. Enfin, le conseiller présidentiel à la sécurité nationale, le général James Jones, ancien patron de l'Otan, doit prendre langue avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, mercredi.
"C'est le signe que les Israéliens et les Américains ont beaucoup de choses à se dire", commente Marc de Chalvron, correspondant à Jérusalem pour FRANCE 24. "La tâche numéro un de George Mitchell, depuis qu'il a été nommé, est de trouver un compromis au sujet de la colonisation israélienne, ce qui permettrait de relancer les négociations du processus de paix", ajoute-t-il. Cependant Benjamin Netanyahou refuse le gel de ce qu'il présente comme l'extension "naturelle" des colonies existantes.
Relations diplomatiques tendues
"Israël est sensible à cette pression diplomatique, ils savent ce qui se trame à Washington, et ne cherchent pas le conflit, explique sur le plateau de FRANCE 24 Gil Mihaely, journaliste au Yediot Aharonot, quotidien le plus lu en Israël. Je pense qu'ils sont proches d'obtenir un consensus au sujet des colonies."
La colonisation est un problème "secondaire par rapport aux autres problèmes majeurs, notamment la nucléarisation de l'Iran", répond Charles Meyer, avocat au barreau d'Israël, vice-président de l'association France-Israël, sur le plateau de FRANCE 24. Ce désaccord au sujet des colonies entre les États-Unis et Israël pèse lourd dans la balance diplomatique. "Il y a un refroidissement indiscutable dans les relations entre les deux pays mais je pense que ce ne sera pas durable", poursuit l'avocat.
Lorsque l'administration Obama fait pression sur ces colonies, Israël réplique sur les relations avec l'Iran. "Les États-Unis pratiquent actuellement la politique de la main tendue vis-à-vis de Téhéran, ils vont donc essayer de calmer les ardeurs israéliennes tout en les rassurant, analyse Marc de Chalvron. Toutefois, cette politique d'ouverture ne sera pas éternelle, il va falloir que l'Iran fasse des gestes assez rapidement."
Négociations autour des avions de chasse F-35
C'est dans ce contexte que Robert Gates doit rencontrer, lundi matin, son homologue israélien Ehoud Barak, avant d'entamer d'autres discussions avec Benjamin Netanyahou. Au menu de ces rencontres, les États-Unis et Israël doivent négocier l'achat éventuel d'une centaine de nouveaux avions de chasse furtifs F-35 Joint Strike de Lockheed Martin, pour un montant total estimé à 15 milliards de dollars. Année de livraison prévue : 2014.
Le renforcement de l'arsenal militaire n'éclipse pas pour autant le dialogue. "Une paix globale est le seul chemin pour garantir stabilité, sécurité et prospérité à tous les pays de la région", a martelé, dimanche, George Mitchell après son entretien qualifié de "franc et positif" avec le président syrien Bachar al-Assad. L’émissaire américain a affirmé qu'il s'agit de la "vision personnelle" du président américain Barack Obama. De son côté, le président syrien a réitéré la volonté de Damas de "récupérer les terres arabes occupées via une paix juste et globale basée sur les résolutions internationales et sur le principe de l'échange de la terre contre la paix".
Les États-Unis veulent une normalisation des relations
Le programme chargé de George Mitchell dans la région témoigne de la volonté des États-Unis d'obtenir des avancées sur le processus de paix au Proche-Orient. Après sa rencontre dimanche avec le président syrien et celle de lundi avec le président égyptien, il doit lui aussi s'entretenir avec le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et enfin le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.
"Les États-Unis voudraient parvenir à une totale normalisation des relations entre Israël et tous les pays de la région", expliquait George Mitchell depuis Damas. Après l’Etat hébreu, Robert Gates doit, quant à lui, se rendre en Jordanie pour des discussions avec le roi Abdallah II au sujet de la coordination des efforts pour garantir la stabilité de l'Irak.