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Présidentielle au Liberia : George Weah et Joseph Boakai en tête selon les résultats partiels

Le sénateur George Weah, légende du football, et le vice-président Joseph Boakai, les deux favoris de la présidentielle au Libéria, étaient en tête des premiers résultats partiels annoncés jeudi par la Commission électorale.

L'ancien footballeur George Weah est en tête du premier tour de l'élection présidentielle au Liberia dans onze des quinze régions du pays, selon des résultats partiels annoncés jeudi 12 octobre par le président de la commission électorale, Jerome Korkoya. Il devance le vice-président Joseph Boakai.

Mais, 48 heures après le vote, ces premiers résultats ne permettaient pas de déterminer si l'un des deux pourrait succéder dès le premier tour de scrutin à Ellen Johnson Sirleaf, première cheffe d'État en Afrique, a indiqué la Commission électorale nationale (NEC), réitérant ses appels à la patience et au calme. "Cette commission est résolue à publier des résultats en temps utile, mais cela ne peut se faire au détriment de l'exactitude", a déclaré son président, Jerome Korkoya, soulignant qu'elle n'avait encore "proclamé aucun vainqueur".

George Weah en tête dans la capitale

Les deux candidats ont affiché leur confiance quant à l'issue du scrutin. Un représentant du Congrès pour le changement démocratique, auquel appartient George Weah, a lancé à la radio une invitation à une "célébration de pré-victoire" devant le siège du mouvement, envisageant même une victoire dès le premier tour.

Le directeur de campagne de Joseph Boakai, qui se présente pour le Parti de l'unité, a assuré à Reuters que les nouvelles en provenance de tout le pays annonçaient un second tour aisé pour son candidat, début novembre, face à George Weah.

Dans la province de la capitale, Monrovia, qui concentre près de 40 % des quelque 2,1 millions d'électeurs du pays et où il a été élu sénateur en 2014, sur seulement 14,8 % de bulletins dépouillés, George Weah obtenait plus de 50 %, contre 26,6 % à Joseph Boakai.

Parmi les provinces les plus peuplées de ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest, l'ancien footballeur était crédité d'une légère avance sur le vice-président dans celle de Bong (sur 48 % de bulletins dépouillés) et Margibi (sur 28 %), tous deux devançant largement les autres candidats. Joseph Boakai paraissait sans surprise s'imposer dans sa province natale de Lofa (sur 30 % de bulletins), la seule dans laquelle il semblait faire la course en tête.

Les observateurs constatent des "problèmes d'organisation"

La mission d'observateurs de l'Union européenne a constaté certains problèmes d'organisation, qui ont parfois conduit "des gens à quitter le bureau sans avoir voté", a indiqué la cheffe de cette mission, la Belge Maria Arena. "Pour que le résultat final soit crédible, les autorités libériennes devront faire preuve de la plus grande transparence sur le traitement des résultats, des bureaux de vote à leur validation", a-t-elle prévenu.

Le Centre Carter, qui a fait des observations similaires, souligne en outre que "la publication rapide des résultats est un bon moyen d'instaurer la confiance dans l'électorat et de prévenir la confusion et la tension.

D'éventuelles contestations pourraient notamment venir de l'avocat et vétéran de la politique Charles Brumskine ou d'Alexander Cummings, ancien dirigeant de Coca-Cola pour l'Afrique, entre lesquels devrait se jouer la troisième place, selon les experts, et qui espèrent se qualifier pour un second tour.

En 2005, George Weah avait été battu par Ellen Johnson Sirleaf, première femme portée à la présidence d'un État africain, qui a été reconduite ensuite en 2011.

Le Liberia, où deux guerres civiles ont fait rage entre 1989 et 2003, n'a pas connu d'alternance démocratique depuis 1944. "Nous pensons que tous les Libériens sont prêts pour ce processus", a déclaré, jeudi 12 octobre, la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf.

Avec Reuters et AFP