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"Puigdemont, la chèvre et le chou"

Au menu de cette revue de presse française, mercredi 11 octobre, la déclaration du président catalan sur l’indépendance de sa région, le fossé croissant entre pro et anti-Européens en Pologne. Le bilan de la mobilisation, hier, des fonctionnaires en France. Et la qualification des Bleus pour le Mondial.

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A la Une de la presse française, la déclaration du président du gouvernement catalan: «la Catalogne sera un Etat indépendant», a promis hier Carles Puigdemont.

20 minutes rappelle que le chef de l’exécutif régional a aussi décidé de suspendre, pour le moment, le processus, en appelant au dialogue et à la négociation. «Barcelone joue les prolongations», titre Libération, pour qui « tout plaide dans cette affaire pour une discussion sérieuse sur l’avenir d’une région qui commande aussi celui de tout un pays». «Il reste quelques semaines pour éviter le pire. Tout compromis, même byzantin, vaudra mieux que l’affrontement imbécile des nationalismes ». «L’indépendance attendra», répète le Figaro. «Puigdemont a appuyé sur la touche «pause»», et «s’est gardé de franchir totalement le Rubicon, en déclarant l’indépendance immédiate. S’arrêtant, prudemment, au milieu du gué», note le journal, en mettant en garde contre «une Europe des régions» qui serait «la mort de l’Europe, qui a déjà fort à faire comme communauté de nations».

D’après l’Obs, Carles Puigdemont aurait cherché à «ménager la chèvre et le chou». Le magazine évoque «une formulation alambiquée qui aurait permis au président catalan de se sortir de la chausse-trappe dans laquelle il s’était fourré» - une ambiguïté dans la droite ligne, en réalité, de la stratégie suivie depuis le début: «maintenir une pression maximale sur le gouvernement espagnol en espérant qu'il finira par accepter l’organisation d’un référendum d’autodétermination légal», qui serait le véritable objectif, et, «faute d'y parvenir, obtenir de l’Union européenne ou de la communauté internationale qu’ils se posent en médiateurs dans le conflit» -«une stratégie qui s’est avérée vaine jusqu’à présent et qui ne risque probablement de ne pas donner demain de meilleurs résultats qu'hier», selon l’Obs. La balle est maintenant dans le camp de Madrid, où Mariano Rajoy aurait fait «le pari de la guerre de positions», d’après le Figaro, qui explique que le chef du gouvernement espagnol «cherche à convaincre que son immobilisme est plutôt une vertu politique dans la crise catalane». Puigdemont et Rajoy renvoyés dos à dos par l’Opinion, qui juge que les dégâts occasionnés par cette crise «sont d’ores et déjà énormes».

La division, également, en Pologne, où le fossé se creuse entre le gouvernement eurosceptique et les libéraux proeuropéens, selon le Figaro. Le journal s’est rendu dans la capitale, Varsovie, dont les habitants, très pro-européens, et profondément libéraux, sont persuadés que le parti actuellement au pouvoir, le PiS, entraîne le pays dans l'autoritarisme - une peur qui a donné lieu à de grandes manifestations civiques à travers le pays et amené le président Andrzej Duda, pourtant issu du PiS, à mettre son veto à une réforme de la justice jugée inique. Le gouvernement, lui, assure vouloir «défendre les intérêts du petit peuple», dont les valeurs et intérêts seraient regardés «avec mépris» par les élites qui ont pris le train de la globalisation et de l'Europe. Interrogé par le Figaro, l’historien Karol Modzelewski, qui fut aussi l'une des grandes figures du syndicat Solidarnosc, s’inquiète de voir émerger «deux Pologne». «Nous n'avons pas les mêmes informations, pas les mêmes interprétations, ni les mêmes valeurs. C'est comme si nous étions en train de perdre notre langue commune. Nous ne nous écoutons plus, nous ne nous parlons plus. Et pire encore, nous n'avons même pas envie de nous parler».

A la Une également, la mobilisation, hier, en France, des fonctionnaires. «L’unité fait la force», salue l’Humanité – qui assure que le gouvernement «n’est pas parvenu à convaincre les agents publics d’accepter leur sort parce qu’ils seraient des privilégiés ou que la population jugerait qu’ils doivent se serrer la ceinture». Pendant ce temps, Emmanuel Macron «continue de dérouler son programme», d’après le Parisien. Demain, le chef de l’Etat ouvrira les négociations sur l’apprentissage et la formation professionnelle: «les manifestants passent, Macron avance», résume le journal.

Un mot, pour terminer, de la qualification des Bleus pour la Coupe du monde en Russie. L’équipe de France est parvenue à s’imposer 2 à 1 face à la Biélorussie, hier. «Vivement le caviar», titre l’Equipe, qui prévient que les Bleus vont devoir «beaucoup mieux jouer pour bien figurer» dans le Mondial. «Pas hyper emballante, mais suffisante pour faire le travail, les Bleus seront de la partie en Russie, et c'est bien là le principal», salue So Foot. «Le leader de la poule porte l'insigne du coq, et c'est une fierté. Une petite fierté, mais une fierté quand même».

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