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Les tortues de mer se porteraient mieux, et l'humanité n'y serait pas pour rien (pour une fois)

Une étude menée par des chercheurs australiens et grecs confirment une tendance inespérée : le nombre d’œufs pondus par les tortues de mer augmente enfin.

La sixième extinction de masse sur Terre s’accélère, mais l’espoir est encore permis. Pour preuve la récente conclusion d’une étude de chercheurs australiens et grecs, qui affirme que les tortues de mer, toujours sur la liste des espèces en voie d'extinction, pondent plus d'œufs, réduisant quelque peu le risque de leur disparition. Beaucoup plus surprenant encore : l'humanité serait en partie responsable de cette bonne nouvelle. 

Publiée le 20 septembre dans la revue américaine Science Advances, l’étude porte sur 299 ensembles de populations des sept espèces de tortues marines, observées sur différentes périodes. Le but était d’examiner les tendances dans le choix des lieux de nidifications, soient les plages où les tortues viennent pondre leurs œufs. Résultat, 95 sites ont vu leur nombre de nids augmenter, notamment ceux situés sur la côte atlantique du continent américain, contre 33 où le nombre de nids a diminué, principalement sur le littoral Pacifique. Les sites du reste du globe n’ont pas été sujets à d’importantes modifications.

"Nous devrions être plus optimistes sur la portée de nos efforts collectifs"

L’équipe de chercheurs n'a toutefois pas déterminé avec précision les facteurs de cette hausse de la population, mais elle soupçonne l'humanité d’en être le premier acteur. Depuis plusieurs années, la protection des œufs est en effet devenue une priorité et d’importants efforts ont été fournis en ce sens. Au Mexique par exemple, des militaires et des drones sont chargés de la protection des œufs. "Il y a un signe encourageant dans cette histoire : nous devrions être plus optimistes sur la portée de nos efforts collectifs", insiste Antonios Mazaris, professeur à l’université Aristote de Thessalonique en Grèce et auteur principal de l’étude, dans des propos rapportés par l’agence AP.

Même si les chercheurs se veulent optimistes, le résultat de leur travail mérite d’être nuancé. Car plusieurs paramètres crutiaux pour établir un diagnostic complet de l'état de l'espèce n’ont pas été pris en compte, comme la survie des tortues après leur éclosion. Et on ne parle même pas de la pollution, du braconnage et des maladies qui continuent de sévir à l’encontre de ces animaux. En juin dernier, l’association Sea Sheperd avait dénoncé le massacre de tortues à Mayotte. Bref, nous autres humains avons encore de gros progrès à faire. 

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