
Des produits chimiques entrant dans la composition d'explosifs ont été découverts mardi dans un appartement de Villejuif (Val-de-Marne). Une troisième personne a été arrêtée, a annoncé jeudi le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
Un laboratoire clandestin, dans lequel étaient stockés du TATP, un explosif artisanal, des produits chimiques et des bonbonnes de gaz, a été découvert fortuitement, mercredi 6 septembre, dans un immeuble de Villejuif (Val-de-Marne), entraînant l'ouverture d'une enquête antiterroriste et l'arrestation de trois hommes.
Il y a "des liens et des communications téléphoniques" avec le théâtre syrien, a expliqué le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, jeudi matin, sur franceinfo, assurant que "ces gens étaient liés au terrorisme". Des sources proches de l'enquête se montraient toutefois plus prudentes sur ce point.
Peu après 11 heures, mercredi, la police a été appelée par un artisan, "qui travaillait dans l'immeuble pour signaler des produits suspects dans un appartement" de cette banlieue au sud de Paris, a précisé la préfecture de police de Paris. Un "réflexe citoyen" salué par Gérard Collomb.
????Découverte de produits suspects à #Villejuif, @gerardcollomb salue la réactivité des policiers après l'interpellation de deux individus pic.twitter.com/MKSYv0L096
Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 6 septembre 2017Dans l'appartement, les enquêteurs ont retrouvé 100 grammes de TATP prêt à l'emploi, a indiqué une source proche du dossier. Les policiers ont également découvert dix litres de produits permettant la fabrication de cet explosif artisanal instable, souvent utilisé par l'organisation jihadiste de l’État islamique (EI) lors de ses attentats ainsi que des feuillets en langue arabe.
De source proche du dossier, ont aussi été découverts dans l'appartement, des "moyens mécaniques et électriques pour conditionner un colis piégé".
La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour association de malfaiteurs terroriste criminelle qu'elle a confiée à la section antiterroriste de la brigade criminelle parisienne (SAT) et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Trois personnes interpellées
Deux hommes âgés de 36 et 47 ans ont été interpellés, mercredi après-midi, au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) une commune voisine de Villejuif et placés en garde à vue. Une troisième personne a également été placée en garde à vue dans la nuit de mercredi à jeudi. Dans l'utilitaire dans lequel ils ont été interpellés, un mortier en bois et une bouteille d'eau oxygénée – l’un des composants utilisés pour fabriquer le TATP – ont été retrouvés. Les deux hommes, dont le propriétaire de l'appartement de Villejuif, sont inconnus des services de police, a précisé une source proche du dossier.
Lors des derniers attentats en Europe, les 17 et 18 août en Catalogne (16 morts et plus de 120 blessés), la cellule jihadiste incriminée préparait du TATP.
Dans les décombres d'une maison qui a explosé dans la nuit du 16 au 17 août à Alcanar, à 200 km au sud de Barcelone, les enquêteurs ont mis la main sur 120 bonbonnes de butane, "500 litres d'acétone, de l'eau oxygénée, du bicarbonate, une grande quantité de clous qui devaient être utilisés comme mitraille et des détonateurs pour déclencher l'explosion".
Des investigations sont d'ailleurs toujours en cours pour savoir pourquoi la voiture utilisée par les auteurs de l'attaque de Cambrils en Espagne se trouvait en région parisienne les 11 et 12 août, moins d'une semaine avant les attentats en Catalogne. "À ce stade, il n'y a pas d'élément reliant la découverte" du laboratoire clandestin de Villejuif avec la cellule jihadiste en Espagne, a indiqué une source proche du dossier.
Avec AFP