Selon la correspondante de France 24 à Athènes, les affrontements se durcissent en Grèce. Deux jours après la mort d'un jeune tué par la police, la violence se propage des villes universitaires aux villages et aux îles.
Sur le site des Observateurs, retrouvez le témoignage et les images de Zoé Kazakis en cliquant ici. Cette étudiante de 22 ans, retranchée dans sa faculté d'économie, à Athènes, joue le rôle de coordinatrice avec les autres établissements mobilisés.
AFP - De violents incidents se poursuivaient lundi soir à Athènes et Salonique, où des groupes de jeunes brisaient et incendiaient des dizaines de devantures de commerces et banques, en marge de manifestations de gauche contre la mort d'un adolescent tué par la police, ont constaté des photographes de l'AFP.
A Athènes, des incendies plus ou moins sérieux ont touché une vingtaine de bâtiments, selon le service de presse des pompiers.
Après avoir frappé dans le centre-ville, entre les places de Syntagma et d'Omonia, les fauteurs de trouble poursuivaient les actes de vandalisme sur une grande avenue menant vers la mer, a constaté une photographe de l'AFP.
A Syntagma, la place centrale de la capitale où l'entrée d'un hôtel de luxe a été endommagée, les forces de l'ordre ont fait leur réapparition, après être longtemps restées inactives. Le grand sapin érigé sur la place pour Noël a été détruit par les flammes, comme d'autres installations prévues pour les fêtes.
Dès le début de la manifestation, qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes, des groupes de jeunes se sont détachés du cortège pour briser des vitrines et mettre le feu à des devantures et des poubelles, des incidents qui se sont rapidement généralisés.
La police n'a réagi par des tirs sporadiques de gaz lacrymogènes que lorsque les cordons policiers étaient directement visés, selon un photographe de l'AFP.
Des affrontements continuaient à opposer en fin de soirée jeunes et police aux abords du quartier contestataire d'Exarchia, où plusieurs centaines de manifestants s'étaient massés en début de manifestation. Des groupes tentaient de s'approcher des universités du quartier pour s'y retrancher, l'entrée des établissements étant interdite à la police.
A proximité, des jeunes masqués ont mis plus tôt le feu à une voiture de pompiers dont ils s'étaient emparés.
Un premier rassemblement à Syntagma d'environ 300 fauteurs de troubles avait été dispersé plus tôt par une charge des forces anti-émeutes, qui avaient tiré des gaz lacrymogènes.
A Salonique, la deuxième ville du pays, où des incidents ont éclaté en marge de deux cortèges réunissant plus de 5.000 personnes, des groupes de jeunes ont pillé des dizaines de commerces, sans que la police n'intervienne, selon une source policière locale.
Plus tôt, un policier avait été blessé à la main au cours d'une attaque contre un poste de police d'un quartier de Salonique lancée à coup de cocktails Molotov par une vingtaine de jeunes.
Une dizaine de magasins ont aussi été vandalisés à Ioannina, dans le nord-ouest, par quelque 200 manifestants, tandis qu'à Larissa, dans le centre de la Grèce, un défilé d'environ 300 manifestants s'est conclu par le pillage de trois magasins et banques.