La procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega, a annoncé, mercredi, l'ouverture d'une enquête sur les suspicions de fraude concernant l'élection de l'Assemblée constituante. Les chiffres de la participation auraient été manipulés.
L'opposition au Venezuela se battra jusqu'au bout contre l'Assemblée constituante voulue par le président Nicolas Maduro. Mercredi 2 août, la procureure générale de la République et opposante Luisa Ortega a annoncé sur CNN qu'elle avait ouvert une enquête sur les suspicions de fraude entourant l'élection de dimanche dernier.
"Je vous informe que j'ai désigné deux magistrats pour enquêter sur les quatre directeurs du CNE (Conseil national électoral) pour cet acte très scandaleux", a déclaré Luisa Ortega à la chaîne d'information américaine CNN, faisant référence aux accusations de "manipulation" lancées par l'entreprise britannique chargée des opérations de vote.
Les chiffres de la participation à l'élection de l'Assemblée constituante, dimanche dernier, ont été "manipulés", avait affirmé un peu plus tôt dans la journée l'entreprise SmartMatic, qui était en charge des opérations de vote. Le PDG de l'entreprise britannique, Antonio Mugicala, a estimé au cours d'une conférence de presse que "la différence entre la participation réelle et celle annoncée par les autorités est d'au moins d'un million de votes". L'autorité électorale vénézuélienne a qualifié ces accusations qualifiées d'"irresponsables" et "sans fondement".
"Nous sommes face à un fait inédit, grave et qui constitue un délit", a affirmé Luisa Ortega, qui avait dénoncé lundi la Constituante et "une ambition dictatoriale" du président Maduro, qui a succédé à Hugo Chavez, décédé en 2013. Elle-même chaviste historique, Luisa Ortega a rompu avec le gouvernement pour en devenir un des principaux adversaires.
Le scrutin s'est déroulé dimanche dans un contexte de grande violence, faisant dix morts, et ne cesse de susciter un tollé au niveau international. L'opposition l'a boycotté en dénonçant une "fraude" visant à prolonger le pouvoir de Nicolas Maduro, dont le mandat s'achève en 2019.
Le président a annoncé mercredi que l'installation de l'Assemblée constituante, initialement prévue pour jeudi, était reportée à vendredi et serait "organisée dans la paix, dans la tranquillité et avec tout le protocole nécessaire".
Avec AFP