
L'opposition vénézuélienne a organisé, dimanche, un référendum officieux destiné à accentuer la pression exercée sur le président Nicolas Maduro, qui s'efforce de son côté de créer une instance législative contestée par ses adversaires.
Les Vénézuéliens étaient appelés à se prononcer, dimanche 16 juillet, sur le projet d'Assemblée constituante du président Nicolas Maduro lors d'une consultation populaire symbolique organisée par l'opposition, après plus de trois mois de manifestations violentes.
Présenté comme un acte de "désobéissance civile", ce vote, qui se déroulait sans l'aval des autorités, vise à incarner le rejet de la future Assemblée, selon la coalition des antichavistes – du nom d'Hugo Chavez, président de 1999 à sa mort en 2013 – réunis au sein de la Table de l'unité démocratique (MUD).
L'Assemblée constituante voulue par le président Maduro, et dont les 545 membres seront élus le 30 juillet, aura pour mission de modifier la Constitution en vigueur pour assurer, selon lui, la stabilité politique et économique du Venezuela. L'opposition considère qu'il s'agit d'un moyen de contourner l'Assemblée nationale, où l'opposition est majoritaire depuis 2016.

L'opposition avait pour l’occasion ouvert quelque 2000 bureaux de vote à travers le pays à 7 h, heure locale (11 h GMT). Elle espérait une participation massive.
Le déroulement du vote a été entaché par une fusillade, dans un quartier de l’ouest de la capitale Caracas. Une femme a été tuée et trois personnes blessées.
Le chef de l'État avait pourtant appelé à réaliser cette consultation dans un climat de "paix". "Un show international (...) faites-le, mais en paix", avait déclaré le président Maduro, qui jouit du soutien de l'armée, acteur incontournable du jeu politique.
Selon l'institut de sondages Datanalisis, près de 70 % des Vénézuéliens sont opposés à la Constituante et 80 % dénoncent la gestion par le président Maduro d'un pays en partie paralysé et traumatisé par trois mois et demi de manifestations, au cours desquelles 95 personnes ont été tuées.
La crise survient sur fond de chute depuis 2014 des cours du pétrole qui frappe de plein fouet l'économie, dont 95 % des devises proviennent de l'exportation de l'or noir.
Samedi, cinq anciens présidents latino-américains se sont rendus à Caracas pour assister à la consultation de l'opposition en tant qu'"observateurs internationaux", selon Maria Corina Machado, une élue de l'opposition.
Avec AFP